vendredi 1 juillet 2016

Free love: no hidden catch, no strings attached



Grâce à Cinétrafic, j'ai pu découvrir le film Free love, le film de Peter Sollet sorti en 2015, basé sur l'histoire réelle de Laurel Hester et Staci Andree.

Free love raconte donc l'histoire d'amour entre deux femmes, Laurel, inspecteur dans le New Jersey (Julianne Moore) et Staci, jeune mécanicienne (Ellen Page), dans les années 2000. Une jolie histoire de couple: elles se rencontrent, elles s'aiment, elle fondent un foyer lorsque Laurel achète une jolie maison et que Staci s'engage à la retaper. Une seule ombre au tableau: la police est encore sous l'influence du "Don't ask Don't tell" et Laurel doit cacher son homosexualité au boulot. Mais un jour, on découvre chez Laurel un cancer particulièrement avancé. Et lorsqu'elle apprend qu'à son décès, sa compagne ne pourra toucher une pension comme toutes les autres veuves de flics, malgré son état de plus en plus critique, elle décide de se battre pour obtenir l'égalité.


Je n'avais pas vu ce film en salles, même si la bande-annonce m'avait plutôt attirée: d'abord, un casting de rêve avec Julianne Moore, Ellen Page, Michael Shannon, Steve Carrel et Josh Charles. Ben ouais, ça fait un peu baver. Ensuite, le récit m'intéressait, ce combat qui a été primordial pour les droits LGBT aux Etats-Unis se devait d'être adapté à l'écran. Mais j'avais une réticence majeure: c'est un biopic, et c'est un genre (je l'ai dit plusieurs fois ici) avec lequel j'ai parfois du mal parce qu'il donne souvent lieu à des films d'une fadeur assez exceptionnelle.

J'ai donc pu me rattraper avec ce DVD, et je n'ai pas été extrêmement surprise, même si pour un biopic, il est assez réussi face à ce que j'ai pu voir ces dernières années.


Donc, effectivement, le casting est bien en or massif et je pense que c'est le grand atout de ce film, parce qu'avec des comédiens pareils, aussi investis (Ellen Page, notamment, qui avait grand foi en ce film, s'est complètement donnée), c'était quand même difficile de se planter complètement. Julianne Moore est, comme à son habitude, parfaite, mais bon, c'est Julianne Moore, on commence à être habitués: tout chez elle est à la fois naturel et millimétré, elle est comme toujours bouleversante parce qu'elle est juste. Point barre. Du coup, Ellen Page, face à elle, n'a pas non plus à rougir. Elle est terriblement touchante en as de la clé à molette en total amour et admiration de Laurel. Etant le personnage qui exprime le plus ses sentiments, c'est surtout par elle que nous allons recevoir le plus d'émotion, et elle s'acquitte de cette tache admirablement. Michael Shannon, en coéquipier de confiance, est un formidable personnage d'action et Josh Charles en est un bon contrepoint. Et puis Steve Carrel, ben pareil que Julianne Moore, c'est juste Steve Carrel. Son personnage d'avocat gay et juif militant est à la hauteur de sa démesure, qui amène de véritables bouffées d'air frais quand la lourdeur et la tristesse du récit se font trop sentir.


Quant au récit, oui, c'est plutôt un beau récit. Un récit nécessaire, qu'on peut considérer comme faisant partie de l'histoire contemporaine. C'est une belle leçon, de force et de courage. C'est aussi une très belle histoire d'amour, et c'est, je trouve? dans cette partie que le film fonctionne le mieux. Cette histoire d'amour, on y croit complètement, parce que c'est une histoire d'amour toute simple, toute quotidienne. C'est celle qu'on connait pour la vivre ou la voir autour de nous: on se rencontre, on se plait, on s'aime, on vit ensemble, on rit, on s'engueule. Ca tient à pas grand-chose, à quelques scènes qui nous font entrer dans l'intimité du couple: des blagues sur un chien, des bisous-prout dans le cou, des petits moments tendres qui transmettent toute la tendresse entre ces deux femmes. Et c'est là que le film est à mon sens le plus efficace, c'est dans ces moment que le couple Moore/Page touche le plus, qu'il prend sa plus belle dimension.



Mais il faut dire que finalement, cela reste quand même un biopic et que même s'il parvient parfaitement à émouvoir, le film pâtit des défauts souvent inhérents au genre du biopic. La réalisation est assez plate, on est parfois à la limite du téléfilm, et c'est bien dommage. Attention, je ne demande pas forcément des audaces incroyables, mais là, on est un peu trop souvent dans le cliché, notamment à cause de la présence over-dramatique de la musique d'Hans Zimmer (peu connu pour faire dans la dentelle) bien souvent très lourde. J'avoue ne pas du tout avoir aimé la lumière, qui a un côté plat et très télévisuel. Et malheureusement, tout ça a pas mal entamé mon empathie pour les personnages. Et c'est bien dommage, parce qu'à mon avis, cette histoire et ce scénario plutôt bons, ainsi que ces performances d'acteurs exceptionnelles méritaient mieux que ça.

Mais bon, finalement, c'était annoncé, c'était un biopic, y'avait des chances pour que cela tourne comme ça ("No hidden catch"), mais malheureusement, quelques jours après, je me rends compte que j'en garde finalement assez peu de souvenirs marquants ("No strings attached"). Je ne résiste donc pas au plaisir de vous renvoyer à la chanson de Depeche Mode qui porte le même titre et qui, si elle émeut moins, se retient finalement beaucoup mieux.



Le dvd

Edité par Bac films (qui a aussi une page Facebook), le DVD est sorti le 14 juin 2016.
N'ayant reçu qu'une copie de distributeur, je ne peux en évaluer la présentation et le packaging.
Pour le contenu, l'image est correcte, le son plutôt bon même si à mon goût et en chipotant un peu, la musique est peut être mixée un peu fort par rapport au reste de la bande-son.
En terme de bonus, c'est bien simple, il n'y en a pas. ce que je trouve quand même chiche pour un DVD vendu 19.90€.

Si vous aimez le cinéma sentimental, n'hésitez pas à consulter la liste de Cinétrafic sur le sujet.



8 commentaires:

  1. Un sujet important c'est vrai et en plus une découverte, je n'avais pas entendu parler de ce film.
    Gros bisous à toi!

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    1. Le sujet est important, d'autant plus en ce moment. Bisous

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  2. Oh l'autre elle aime pas les biopics.
    Pas étonnants, ils sont souvent...mauvais mais cela ne m'empêche pas d'avoir un penchant pour ce genre ^-^.
    Allez il y en a 1 ou 2 qui tiennent la route.
    Effectivement le casting fait rêver, d'autant plus que je pense tout pareil de Steve Carrel et de Julianne Moore(qui en plus possède l'un des patrimoines capillaires les plus enviables du 7ème art). J'avoue avoir été un peu refroidie par le mot "téléfilm" mais je garde une certaine curiosité.

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    1. Chacun son péché mignon (moi c'est les teen movies et les films de Bollywood). Attention, y'a des biopics que j'adore (par exemple, je crois que je ne me lasserai jamais d'Amadeus), mais c'est vrai qu'on a souvent l'impression qu'Hollywood se tourne souvent vers ce genre quand il est à cours d'idée.
      Alors oui, Steve Carrel et Julianne Moore sont à la hauteur de leur réputation (même si Jul a troqué sa splendide chevelure rousse pour un brushing blond à la drôle de dame). Mais oui, malheureusement, le côté téléfilm est assez présent dans l'esthétique du film (et la bande-son), ce qui est bien dommage (mais, il faut le dire, malheureusement assez fréquent dans ce genre)

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  3. Je n'ai pas voulu aller le voir au cinéma car le côté téléfilm dont tu soulignes me faisait peur rien qu'à la bande-annonce mais le sujet m'intéresse et le casting donne envie. :)

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    1. Ben c'est exactement ça: autant la réa foire un peu tout, autant ça vaut quand même le coup d'œil rien que pour les acteurs.

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  4. Assez d'accord avec toi je l'ai regarder y a pas longtemps en streaming et c'était très bien comme ça!!!

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    1. Oui, ce n'est définitivement pas le genre de film dont la vision au cinéma est indispensable

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