mercredi 9 mars 2016

Zoolander 2: I wanna be a male model

Bon, en vrai, je veux pas vraiment être un male model, mais cette chanson diablement trémoussante des Undertones me semblait le titre parfait pour le film dont nous allons parler aujourd'hui.


Je ne sais pas si vous le savez, mais depuis de nombreux mois, j'attendais mon messie à moi, le retour du grand, du ridiculement beau, du merveilleusement stupide, du formidablement hilarant king of the male models, Derek Zoolander himself!



Pour ceux qui ne connaissent pas, Derek Zoolander est le héros du film éponyme de et avec Ben Stiller, sorti en 2011. C'est un mannequin homme vedette, bien idiot, qui commence à voir basculer son apogée à cause d'un nouveau venu, Hansel Mac Donald (Owen Wilson). Mais tout va changer quand il va être recruté pour la nouvelle collection du machiavélique créateur Mugatu, qui compte bien utiliser son quotient intellectuel inhabituellement bas pour lui laver le cerveau et l'obliger à tuer le premier ministre de Malaisie qui menace toute la filière en voulant interdire le travail des enfants.

Pour moi, ce film est la plus comédie la plus drôle que j'ai jamais vue. J'ai bien dû la voir plus d'une dizaine de fois, je continue à mourir de rire devant Mugatu courant en pantalons pattes d'ef, l'école pour les fourmis, le travail à la mine, le walk off, l'utilisation de l'iMac et surtout la plus chouette scène de station-service jamais écrite. Et apparemment, je ne suis pas la seule, puisqu'il semble que Zoolander 2, qui est sorti la semaine dernière, ait bien été fait expressément pour ses fans (mais ça, on parle juste après).



Avec mon posse de potes fans de Zoolander (big up les copaings!) et de tout ce qui touche de près ou de loin à Will Ferrell, on s'est donc réuni pour nos grandes retrouvailles avec nos héros préférés (même si, on va pas se mentir, c'est quand même Mugatu qu'on attendait le plus). Et le résultat a été .... mouais.



En fait, Zoolander 2, c'est un peu comme revoir un pote du lycée avec lequel tu rigolais bien. Y'a la première phase, un peu awkward, où on remet les pendules à l'heure, la phase "ben qu'est-ce que tu deviens?" Bon, ben voilà, tout n'est pas rose pour les personnages de Zoolander dans Zoolander 2: Derek Zoolander a perdu sa femme lorsque son "école pour les enfants qui ne peuvent pas lire trop bien, mais qui veulent aussi faire d'autres trucs bien" s'est effondrée. Du coup, on lui a retiré son fils parce qu'il n'était même pas capable de rendre les pâtes molles. Alors, il s'est retiré dans la cabane des 8 salopards pour devenir bernard-l'hermite. Hansel, qui s'est installé dans le désert avec les membres permanents de son orgie, commence à lui aussi rencontrer des problèmes de paternité. Quant à Mugatu, il est enfermé dans une prison haute surveillance qui empêche toute créativité (or does it?).

Puis arrive la phase 2, où on se remémore tous les bons moments qu'on a passé ensemble, et on rigole bien en y repensant. Et c'est là que le film est le plus drôle. On reprend pratiquement tous les gags et les catch-phrase du 1er film: on retrouve le "who am I?", la scène où Derek et Hansel s'engueulent puis se congratulent, le magnum, Mugatu et son latte, Mugatu qui court (perso, je pourrais regarder ça des heures entières), les has-been qui reviennent sur le devant de la scène, le modèle délaissé (le mannequin de détail est remplacé par un mannequin maillot), la cravate-synthé (sisi, ouvrez l'œil)... Bref, tout ce qui a fait le succès du premier. D'un côté c'est chouette, parce que c'est tout ce qu'on a envie de retrouver dans ces moments-là, et ça donne l'impression qu'on a vraiment voulu contenter les fans. Mais le problème, comme quand ton chéri qui n'était pas au lycée avec toi vous regarde déblatérer avec ton vieux pote, c'est qu'il s'emmerde un peu, s'il a pas les bonnes références. Ben là c'est pareil, tu te dis qu'un novice, il doit pas paner grand-chose à tous les gags et il doit parfois s'ennuyer ferme là où toi t'es mort de rire.



On atteint la phase 3, où on se remémore tous les copains de l'époque, et on balance du name-dropping à tout-va. "Eh, t'as des nouvelles de Machin? Et j'ai croisé Truc, l'autre jour..." Et ben là, c'est un peu pareil, c'est le festival du caméo. Ca l'était déjà dans le premier, mais là, on a l'impression que les célébrités se sont battues dans la boue pour avoir droit à leur apparition dans Zoolander 2. Y'en a des biens (Susan Sarandon, Kieffer Sutherland, Sting), et y'en a des qui servent strictement à rien (Katy Perry, DJ Skrillex), mais on a parfois l'impression qu'ils s'amusent plus que nous, et c'est un peu frustrant.

Phase 4, c'est la phase "on en a pris un sacré coup". Et oui, on a beau se remémorer le bon temps, le monde a changé depuis, et ça nous rend pas plus beau. Et oui, les nouvelles technologies se sont invitées chez Zoolander, qui en profite pour jouer sur l'écart de génération entre les films avec des gags sur les selfies, les perches à selfies, les gros téléphones remplacés par les micro-téléphones, remplacés par les tablettes, les hipsters à tendance régressive (so 2015!). Mais en revanche, ils auraient bien fait d'investir dans des stagiaires 2.0 pour certains plans, parce qu'on a droit à des trucs foutrement moches: entre la vilaine tour en 3D et les incrusts dégueulasses, c'est parfois un attentat oculaire. Je sais que c'est une comédie et pas le dernier Star Wars, mais ça n'excuse pas tout!



Et puis enfin, on se retrouve avec la phase "voili-voilou", celle où on se rend compte qu'on a finalement grand-chose à se dire... Et là, y'a un peu de ça, parce que le scénario, assez resserré dans le premier, s'éparpille et se perd franchement dans une intrigue à la Da Vinci code, qui se veut farfelue, mais se révèle assez peu convaincante.

Et finalement, on rentre chez soi, et même si on est un peu déçu parce que bon, c'est quand plus ce que c'était, on a passé un très bon moment quand même, que ça fait du bien de rire du bon vieux temps, et on sait qu'à la prochaine réunion d'anciens élèves, on sera quand même là!






 

13 commentaires:

  1. Je suis dégoûtée, j'aurai aimé le voir. Il n'est pas resté longtemps à l'affiche.

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    1. Déjà? Mais il est sorti à peine la semaine dernière! La distribution est vraiment un monde impitoyable pour les comédies!

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  2. Une sacrée tête d'allumé, ce Ben Stiller…

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    1. C'est ce qui fait tout son charme ;-) (ceci dit, il est tellement incroyablement mignon dans La vie rêvée de Walter Mitty, que j'ai du mal à le voir autrement, maintenant...)

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  3. Certes, c'est vrai qu'il y a beauuucoup d'échos au premier, mais j'ai trouvé le compromis bon entre les fans et les novices. J'ai passé un très bon moment comme devant le premier, j'étais souvent pliée en deux !

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    1. J'ai passé un bon moment aussi, et j'ai souvent ri, mais tout de même rien de comparable à l'effet "je ris tellement que j'ai mal aux joues, que j'en chiale des torrents et que j'ai peur de me faire pipi dessus" du premier. En même temps, j'imagine à peine combien il doit être difficile d'égaler le chef d'œuvre (et je pèse mes mots) qu'était Zoolander.

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    2. Perso y a quand même certaines scènes où je n'étais pas loin de cet effet (l'accident de voiture, par exemple, j'en pouvais plus). Et puis vu effectivement la comparaison avec le 1, je trouve que Stiller s'en sort vraiment bien (quand tu vois d'autres suites hyper ratées, on peut relativiser !).

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  4. Ta métaphore avec les retrouvailles avec un vieux copain est excellente! c'est tout à fait ça que j'ai ressenti aussi. Par contre, même si les références au 1 m'ont fait grandement plaisir, j'ai trouvé qu'un certain nombre était maladroitement amenée. Je suis FAN de Zoolander (mais genre moi je le regarde une fois par moi, véridique), et FAN de Ben Stiller, du coup j'attendais quand même de la nouveauté, je ne cherchais pas à ce qu'il y est absolument des millions de références. C'est pour ça que le final m'a... ffffff ÉMUE! Car j'ai enfin senti le Stiller Power envahir l'écran, sans filtres, sans référence, juste du pur Stiller

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  5. Merci! Ca m'a quand même fait plaisir, ce deuxième Zoolander, mais comme toi, j'ai vu le premier un nombre incalculable de fois et je continue à en rire. Je ne suis pas certaine que ce sera la même chose avec le second.

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  6. Bordel qu'est-ce que t'écris bien. J'aime tes critiques avec tant de vie dedans. Tu devrais proposer tes services à la presse !
    Pour en revenir au sujet, je vais me répéter après le blog de Tina, mais j'aime Stiller lorsqu'il est invité dans les sitcom de ses potes british, curieusement son propre travail ne m'attire pas. Apparemment je loupe quelque chose.

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    1. Rhoo merci, j'en suis toute cramoisie :-)Après pour la presse, je pense qu'elle n'a pas plus envie de travailler avec moi que moi avec elle, la formule blog me donne tellement de liberté, dont celle de ne rien faire si j'en ai envie!
      Je pense que tu dois laisser une chance à Ben Stiller, d'autant plus qu'il est capable de pas mal de nuances dans les films qu'il réalise. Je te conseille pour la veine la plus débilos le premier Zoolander, et dans sa veine plus poétique La vie rêvée de Walter Mitty, qui est une vraie petite merveille, douce, émouvante, drôle et brillante

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  7. Hello, j'ai mis un peu de temps car je pensais aller le voir au ciné mais comme je n'avais pas vu le premier il me fallait trouver le DVD. Résultat: ni l'un ni l'autre mon général, alors me voilà tout de même avec cette magnifique intro qui n’intéressa personne...^^
    Bon, plus je te lis plus je suis épatée par ta plume. Tu ne te contentes pas de faire un billet sur un film. No man, ce serait trop easy. J'adore ta manière si perso d'amener les sujets et de nous raconter l'histoire.
    Sache que le lecteur apprécie d'avoir du contenu de qualité. Résultat, comme j'ai super envie d'avoir mal aux joues, je vais m'évertuer à trouver ce DVD.
    Belle journée

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    1. Je suis sûre que tu vas pouvoir les voir (et puis bon, c'est pas le genre de film qu'il est absolument nécessaire de voir en salles). En ce moment, toutes les occasions de se fouler les zygomatiques sont bienvenues!
      Sinon, tes compliments me vont droit au cœur. J'essaie de mettre en avant le lien personnel que j'ai avec un film quand j'écris, parce que mes impressions restent celles de ma propre expérience, et que pour moi, l'appréciation objective d'un film, ça n'existe pas vraiment. Du coup, je suis bien contente que ce point de vue plaise aux gens qui me lisent, et en particulier à toi :-)
      Belle journée à toi aussi

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