Comme vous le savez, ou peut-être ne le savez-vous pas, ce mois-ci, c'est bibi myself qui anime la nouvelle formule du ciné-club de Potzina qui est devenu plus participative. Pour ceux qui ne connaissent pas le principe, et n'ont pas déjà lu mon petit post à ce sujet, je rappelle brièvement le principe: tous les mois, un blogueur héberge le ciné-club. C'est à dire qu'il choisit un thème sur lequel tous les blogueurs qui le voudront proposent un film sur leur blog. A la fin du mois, le blog hébergeur répertorie dans une publication toutes les chroniques des blogueurs qui ont participé. Ca vous tente? N'hésitez pas à m'envoyer les liens vers vos chroniques pour le sujet de ce mois en commentaire ou sur ma page Facebook. N'hésitez pas non plus à nous rejoindre sur notre groupe Facebook pour participer et pour vous inscrire pour héberger à votre tour un ciné-club.
Comme je disais donc, ce mois-ci, c'est moi qui ai choisi le thème du ciné-club "A table". Je dois bien vous avouer que quand cette inspiration m'est venue, j'étais poussée, d'une part, par mon insatiable estomac (ou comme le dirais une certaine All mad(e) here, "la fringalette dévastatrice estivale"), et de l'autre part l'envie irrépressible de revoir un de mes films préférés au monde, qui sait formidablement traiter de mes deux passions: mon amour du cinéma et celui de la boustifaille: le merveilleux Tampopo, de Juzo Itami de 1985.
Tampopo est un film un sketch japonais qui, selon moi, a tout compris à la vie et qui dès la première scène nous explique sa philosophie on ne peut plus recommandable: deux choses subliment la vie, la rendent passionnante, vibrante, importante, du berceau au cercueil: l'art (et surtout le cinéma), et la nourriture (et c'est là que déjà vous voyez votre Girlie Cinéphilie se prosterner devant tant de sagesse). Ce film pourrait se réduire en quelques mots: la vie, l'amour, la mort, le cinéma, et toujours la bouffe! Vaste et universel programme, que Juzo Itami sait mettre en scène avec humour et une formidable gourmandise.
Tampopo (notez combien il est délicieux de prononcer ce titre, qui signifie aussi fleur de pissenlit) est construit de la façon suivante: une intrigue principale, à laquelle viennent se greffer plusieurs sketches périphériques, tous de genres et de tonalités différents, mais tous en rapport avec la bonne chère.
L'intrigue principale tourne autour d'une héroïne, une jolie maman middle age qui tient seule un bistro à nouilles et qui porte le doux nom de Tampopo. Elle a bien du mal à s'en sortir, et son bistrot n'est pas des mieux famés. Jusqu'au jour où deux cowboys solitaires sous la forme de deux routiers gastronomes se présentent à son comptoir. Ils sont aussi éblouis de l'accueil et de la gentillesse de leur hôte que désappointés par le contenu de leurs bols. Ils vont donc accepter d'aider Tampopo à faire de son rade un peu pourrave un temple de la gastronomie noodlesque. Mais la tâche va être ardue: entre séances d'entraînements intensifs, masterclass avec les plus grands, espionnage industriel, et romances, Tampopo va devoir se dépasser pour devenir la reine des nouilles!
Nous voilà donc dans un joli récit initiatique mêlé de western-ramen, auquel vont s'ajouter des sketchs tous aussi plaisants et des personnages hauts en couleurs: un film noir et rose où un érotisme torride se dégage de mets succulents et variés mais où rode la mort (ceux qui ne croient pas au potentiel orgasmique d'un simple œuf seront bien surpris), un film burlesque où l'on apprend à bien manger des spaguettis, un mélodrame familial autour d'un dernier repas, un slapstick avec le jeu du chat et de la souris entre un épicier et une vieille dame un peu trop tactile avec ses produits. On rencontrera également une galerie de portraits aussi délicieux les uns que les autres: un vieillard que sa gloutonnerie mène à la frontière du décès dès que sa femme l'abandonne pour aller à la banque, un groupe de clochards gourmets menés par un formidable Sensei, un sous-fifre gastronome qui va mettre ses patrons à l'amende dans un restaurant français, un gangster amateur de ciné, pourfendeur de pop-corn et amateur de frichtis-frichtas. C'est un régal de petites histoires, un festin d'émotions et de rire, un véritable délice.
Et comme tout grand chef, Juzo Itami soigne sa présentation. Le cadre et la lumières sont d'une beauté à couper le souffle, le montage est très malin et dynamique. On n'hésite pas à utiliser les codes esthétiques des genres abordés pour leur rendre un hommage gourmand. Ici, un générique suivant un camion brinquebalant sous la pluie, là, une baston en contre-jour digne des meilleurs westerns, ou encore un concert de borborygmes tatiesques. Le film est autant une déclaration d'amour au cinéma qu'à la mangâille.
Alors oui, oui, oui, je vous recommande ce film magnifique, un film feel-good par excellence, parce qu'il réussit une prouesse formidable du premier au dernier et immense dernier plan: il donne de l'appétit. Un appétit dévorant de mets délicieux, de cinéma, d'amour, de vie quoi!
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RépondreSupprimerUne découverte en ce qui me concerne.Merci pour cet article « gourmand » Girlie ;) Bien d’accord sur l’idée que se mettre à table fait partie des plaisirs de la vie… Le film est-il dispo en dvd ou vod ?
RépondreSupprimerLe DVD existe, mais je ne suis pas sûre qu'il soit encore édité. Il reste peut être d'anciens stocks ou on peut sûrement en trouver d'occasion. Sinon, on peut se tourner vers le réseau de médiathèque. Si tu arrives à mettre la main dessus, n'hésite pas à revenir m'en dire ce que tu en as pensé!
SupprimerMerci Madame l'animatrice!Ce post m'a ouvert l'appétit et il n'est que 09h45, ce qui confirme le syndrome de la fringalette dévastatrice estivale (merci pour le clin d’œil).C'est drôle car ce soir je vais dans un resto dont la spécialité sont les nouilles à la shanghaienne et qui s'appelle, je vous le donne en mille, Noodles! Je vais essayer de trouver le DVD et je reviendrai, bien évidemment te donner mes impressions. Je participerais volontiers au Ciné-club mais le thème ne m'inspire pas trop...Je n'ai pas ta culture ciné et les films qui me viennent en tête ne sont pas très motivants...Y'a bien l'aile ou la cuisse...
RépondreSupprimerMmmmh, des nouilles (ça y est la fringalette dévastatrice estivale a encore frappé!) Un conseil: il faut regarder ce film l'estomac rempli, parce qu'il donne sacrément faim. Pas de problème si tu n'as pas d'inspiration, il y aura d'autre ciné-clubs et tu peux même en héberger un si l'aventure te tente ;-)
SupprimerWow depuis le temps que je voulais le voir, j'avais oublié son existence XD Repéré y'a des années j'ai réussi à ne pas le voir. Il à l'air tellement beau à tous niveaux, tu le défends si bien !
RépondreSupprimerTu n'as plus aucune excuse maintenant! :-)
SupprimerCa me fait plaisir de rappeler à tes souvenirs l'existence de film, j'espère que tu l'apprécieras autant!