Lorsque Rose Prune du blog La Chambre Rose et noire, pour le dernier Ciné-club de Potzina, a proposé le thème "Plaisir coupable", je n'ai pu m'empêcher d'afficher un large sourire. Les plaisirs coupables cinématographiques, j'en fais la collec! J'en ai plein la DVDthèque et je m'y voues sans vergogne et sans vraiment de culpabilité. Autant dire que cette fois-ci encore, j'avais masse de choix entre ma passion pour les teen movies, ma gourmandise pour le masala, mon amour pour la grosse comédie US, mon penchant pour le gore, et mon appétit pour les nanards, ou encore ma relation amour-haine avec le cinéma d'Eric Rohmer (un jour, faites-moi penser de vous sortir ma grande théorie basée sur "Rohmer, c'est comme Hélène et les garçons").
(Pour rappel, si tu sais pas ce qu'est le ciné-club de Potzina, tout est ici. On est gentils, on aime bien bien qu'on nous conseille plein de films, et on attend avec impatience que toi, bloggueur ciné, tu nous rejoignes!)
Du coup, j'ai décidé de partager avec vous mon plaisir coupable préféré, la chose filmique la plus whatthefuck du monde, le plus grand de tous les nanards: Samouraï Cop.
Avant d'être le film culte qu'il est devenu aujourd'hui, Samouraï Cop, plus qu'un plaisir coupable, était un plaisir d'initié. Il y avait le cercle secret des gens qui avaient vu Samourai cop et qui en possédait une copie. Pour cela, il fallait entrer dans le cercle et posséder les bases: un lecteur VHS (parce que le film ne tournait que sous ce format là), un certain goût pour les mauvais films, et des abdos à toutes épreuves (la première vision, en particulier, déclenche souvent chez le spectateur non averti des crises de fous rires qui peuvent être fatales à des zygomatiques peu entraînés). Pour moi, et pour mes potes, l'initiation s'est faite grâce à Guillaume, mon coloc de l'an 2000, qui nous a fait entrer dans ce monde incroyable, et que je ne remercierais jamais assez. Comme tout rite d'initiation, la chambre était sombre, le climat lourd, le téléviseur au centre de nos dévotions. Nous avons commencé par observer une jacquette de la plus haute qualité esthétique (qui s'avérera n'avoir strictement rien à voir avec ledit film) puis le lecteur a englouti la K7 (putain, toute une époque), et, après une série de bande-annonces René Château Video (non mais putain, quelle époque) déjà pas piqué des vers, nous avons tous eu l'illumination, convertis en 96 minutes. Depuis, nous sommes tous devenus des missionnaires et, comme tous ceux qui ont eu la VHS sous la main, nous l'avons montré à autant de gens que possible. Alors si tu te poses des questions sur ta raison de vivre dans ce monde de fou, si tu t'interroges sur les origines de l'humanité, si tu cherche la réponse à LA question et que tu n'as toujours pas vu Samourai Cop, suis-moi: ta vie va changer!
Ta vie va changer, parce que déjà, au lieu de poser des questions existentielles auxquelles tu n'auras jamais de réponse, tu vas te poser des questions pas forcément existentielles auxquelles tu n'auras peut-être jamais de réponse non plus (sauf si tu vas voir la formidable interview de Matt Hannon, mais attention, ne la voit pas avant le film, ça va gâcher ton expérience mystique!):
- Comment ce film a-t-il pu un jour exister?
- Qu'est-ce que c'est que ces perruques?
- Mais qu'allaient-ils faire dans cette galère?
- C'est quoi leur drogue?
- Mais c'est pas un faux-raccord, ça?
- Tu peux mettre sur pause? J'en peux plus là!
- C'est quoi un katana?
- Comment donner une impression de vitesse aux courses-poursuites et aux bastons?
- C'est quoi cette tête de lion?
- Mais sérieux??????
En fait, je me dis qu'il ne faut pas vous en dire trop finalement sur ce film, je dois vous laisser la surprise pour que vous en profitiez pleinement, sachez seulement ceci: Samourai cop, c'est l'histoire de Joe Marshall, un flic trop super entrainé aux arts martiaux, qui va s'opposer au gang Katana du vilain Fujiyama. Avec son pote et collègue Franck qui rigole pour rien, il va mener une enquête sans concession et rencontrer la belle Jennifer.
C'est délicieusement mauvais, c'est du nanard de haute volée, y'a de la violence pouet pouet, du sexe beurk, du cul et beaucoup de culte. Célébrez-le avec moi, à la sortie de l'église, en maillot de bain avec un gâteau d'anniversaire. Aujourd'hui, le film existe en DVD et on peut enfin se le procurer sans avoir de lecteur VHS: sing Allelujah!
J'aime bien les nanars aussi et grâce à Nanarland et Karim Debbache, j'apprécie de les découvrir et de les voir analyser.
RépondreSupprimerJe me note celui là pour ma future soirée crise de rire!
Je pense que tu ne seras pas déçue! Nanarland a d'ailleurs pas mal participé à son succès en France
SupprimerJamais entendu parler et je sens que j'ai vraiment manqué quelque chose là !! ^^
RépondreSupprimerEt j'ai maintenant hâte de t'entendre nous parler de Rohmer, j'avais adoré cette sortie de Fabrice Luchini, je suis tellement d'accord... ^^
C'était quoi la sortie de Luchini? Je suis curieuse de savoir :-)
SupprimerEt oui, il y a un avant et un après Samourai Cop, dans la vie. Mais quel bonheur de faire découvrir ce fleuron du nanard!
Ho la la (non ce n'est pas le cri du père Noël qui s'est planté un katana dans le pied en descendant de la cheminée noircie de suie et brûlante de cendres) mais comment j'ai fait pour vivre jusqu'à présent sans connaître ce Samouraï Cop. D'autant plus que moi je sais ce que c'est qu'un katana ! :D
RépondreSupprimerEt puis, j'ai bien connu aussi ce plaisir de la VHS quand elle rentre dans le lecteur. OU qu'à la fin du film, elle s'éjecte de la boite comme une tartine de pain du grille-pain.
Ne t'inquiète pas, ce film s'adresse aussi à ceux qui savent ce qu'est un katana (même si la définition de Joe Marshall, qui parle couramment le japonais selon le scénario, vaut son pesant de cahouètes!)
SupprimerAh oui, l'effet grille pain de la cassette qui sort du lecteur après 10 minutes de rembobinage bruyant! Que des bons souvenirs!
Tu vends un peu trop bien ton truc, c'est limite suspect. Mais la photo de l'apollon poilu torse nu en plein milieu de l'article peut vaincre toutes les résistances du monde, je pense.
RépondreSupprimerEt puis le "Gang Katana", ahah quoi.
Ah non mais c'est sûr que là, y'a du beau gosse, quoi! On en fait plus des comme ça!
SupprimerLe gang Katana tenu par le méchant Monsieur Fujiyama, quand même, on sent qu'il y a eu de la documentation pour l'écriture du scénario, et une enquête poussée sur les milieux de la pègre japonaise!
Excellent Girlie, tu m’as bien fait rire :D J’ai hâte de te lire sur Rohmer et les garçons !!
RépondreSupprimerJe crois qu'il va falloir que je m'y colle, à cette théorie, je me la garde de côté... (elle fait hurler tous les amis cinéphiles, je l'aime beaucoup)!
SupprimerSi en tous cas cet article t'as fait rire, j'ose à peine imaginer ton hilarité devant le film!
Huhuhu. Je suis partante pour une crise de fous rires même si elle peut être fatale pour mes zygomatiques.
RépondreSupprimerChaque nouvel article est une découverte! Un tel éclectisme est assez rare. En tout cas moi j'en connais peu des comme toi.Je le rajoute sur la liste...
Je vois, Madame aime prendre des risques: dans ce cas-là, ça pourrait bien être payant :-D
SupprimerMerci, ça me touche beaucoup, j'essaie de me débarrasser de mes œillères "snob" que j'ai gardé de nombreuses années et depuis que j'ai moins d'a priori, je m'éclate beaucoup plus au cinéma :-D