pelloche

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mardi 20 mai 2014

Oldies but Goodies: un double feature






















Bonjour,

Sale temps pour les allergiques! Du coup, pour éviter le pollen, j'ai un peu squatté les Internet Archive et j'y ai déniché deux comédies fantastiques plutôt sympas: The Amazing Mr X, un petite histoire de fantômes rondement menée et Angel on my Shoulder, une comédie rédemptrice assez rigolote.

The Amazing Mr X


Ce film de 1948, aussi connu sous le titre The Spiritualist, a été réalisé par Bernard Vorhaus, et c'est le premier film que je vois de lui. D'après Wikipédia, c'est le mentor de David Lean, donc à priori quelqu'un de fort recommandable.

L'histoire débute ainsi: Christine Faber (jouée par Lynn Bari) est une riche héritière dont l'époux, Paul est décédé depuis deux ans. Elle est courtisée par le gentil Martin, mais elle hésite à l'épouser. En effet, elle entends la voix de son défunt mari l'appeler depuis la mer et celui-ci lui finit même par lui apparaître une nuit. Du coup, ça l'aide pas trop à se décider. Un soir, en se promenant sur la plage, elle rencontre un personnage envoûtant, Alexis (le magnétique Turhan Bey), un medium qui dit pouvoir l'aider à entrer en contact avec Paul. Mais Janet, la petite soeur de Christine (la charmante Cathy O'Donnell), veille au grain et se méfie d'Alexis, qui pourrait bien être un escroc...

Le film vaut avant tout pour son scénario, proche du roman policier: on s'interroge sur la véracité des apparitions de Christine, sur son état mental, sur la fermeté de Janet, sur les intentions de Martin, sur les pouvoirs d'Alexis. Les retournements de situation sont fréquents, mais pas au point où cela pourrait devenir un tic nerveux (j'avoue avoir véritablement beaucoup de mal avec les scénarii "à tiroirs multiples", dans lesquels on remet la nappe sur la table 100 fois pour le simple plaisir de la retirer, ça a tendance à me fatiguer et à user tout bonnement mon intérêt pour le film). Le twist final est par exemple très bien amené, mais là, je ne parlerai que sous la torture (ou devant un film de Luc Besson, ce qui revient au même).

Ensuite, le jeu des acteurs y est pour beaucoup dans la réussite du film, qui fonctionne beaucoup sur la confrontation des genres entre les personnages: Lynn Bari est une héroïne tragique remarquable, Cathy O'Donnell est une parfaite jeune ingénue, pleine de peps, et Turhan Bey arrive à la fois à être un médium énigmatique et ténébreux, un escroc truculent et un homme émouvant. Le mélange des genres est très réussi, entre le film d'épouvante, la comédie, le film noir et l'intrigue policière et c'est surtout cette audace qui me fait apprécier ce Mr X.


Angel on my shoulder



Ce film, L'évadé de l'enfer en français (titre ma foi bien éloquent), date, lui de 1947. C'est le dernier film d'Archie Mayo, à qui on doit également Svengali.

On reste dans l'outre-tombe, cette fois avec un gangster, un vrai chef de gang,  Eddie Kagle, qui a ce qu'on pourrait appeler un mauvais karma. A sa sortie de prison, il se fait cueillir par son grand pote de toujours, son complice, son bro', le bien nommé Smiley, qui un sourire radieux aux lèvres, en profite pour lui coller une balle entre les deux yeux. Du coup, Eddie se voit expédié illico presto dans les profondeurs de l'enfer qui ressemblent à s'y méprendre à une bonne grosse chaufferie. Il est condamné à une éternité de turbin à alimenter le chauffage d'un diable très frileux. Ce dernier, pas chien, lui propose un deal: retourner sur terre dans la peau de son sosie, le juge Parker, pour se venger de Smiley. Mais le juge Smiley est bien vertueux et a une fiancée des plus mignonnes...

Cette comédie fantastique fonctionne très bien parce qu'elle est très rythmée, et pleine d'invention (l'ascenseur qui remonte de l'enfer au monde des vivants!). Et bien sûr, le choc des classes est toujours un ressort comique très efficace. Quand Eddie, le gangster au slang fleuri des bas-fonds doit se faire passer pour un juge aux prétentions électorales, le contraste est parfait: le majordome s'envoie faire paître (depuis, "scram" est devenu mon interjection favorite), un discours se termine en bagarre générale et sa fiancée doit lui réapprendre les bonnes manières. Paul Muni est parfait dans le rôle du bad boy au coeur tendre envoyé par Le Diable joué par un cynique Claude Rains, très fort dans l'éloquent froncement de sourcil. Anne Baxter joue également très bien, mais son personnage servant surtout de contrepoint à celui d'Eddie, on ne peut pas dire qu'il soit des plus truculents.

Finalement, on se laisse vite prendre par ce film qui joue sur le mode parodique des codes du films noirs et de l'utilisation d'un personnage qui va à l'encontre de ce qu'on attend de lui, que ce soit pour son entourage ou pour le diable lui-même, qui a bien du mal à diriger son instrument. Une nouvelle fois, le mélange des genres (fantastique, comique et noir) fonctionne parfaitement et est pour beaucoup dans le charme du film.












2 commentaires:

  1. Huhuhuhu, et pan Luc Besson...
    Blague à part 2 films que je vais m'empresser de rajouter sur ma liste.
    Merci pour ce post.

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  2. Héhé, j'aime tirer sur les ambulances...

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