pelloche

pelloche

mardi 18 novembre 2014

Oldies but Goodies: L'Emprise du Crime

Ca faisait un petit moment que je n'avais pas parlé ici d'un vieux film, libre de droit, que vous pouvez éventuellement trouver sur la plateforme Internet Archive . Vraiment, encore une fois, je vous invite à visiter cette mine formidable de documents, qui fait un travail exceptionnel d'archive.


Aujourd'hui, on va donc parler d'un film noir. Ah, le film noir, avec des types qui appellent des jolies pépées "kid", des femmes fatales au yeux revolver, les impers et les rues pluvieuses, les clopes au coin de toutes les bouches et le flegme du héros quand il se retrouve dans de beaux draps, je dig, comme ils diraient.


Ce film noir, c'est L'emprise du crime, ou, dans sa version originale The Strange Love of Martha Ivers. Comme d'habitude, je ne comprends pas cette manie qu'avaient et qu'ont encore les traducteurs français de donner des titres de films qui n'ont pas grand chose à voir avec l'original, et qui en plus ne renseignent en aucun cas sur ce que l'on va voir.

L'histoire débute donc avec Martha Ivers, une jeune fille qui essaie d'échapper à sa tante richissime qui l'a recueillie après la mort de son père, un ouvrier. Elle fugue avec son ami Sam, un gamin des quartiers ouvriers, mais se fait vite rattraper. De retour chez sa tante, elle va subir le mépris de cette dernière sous les yeux du fils de son précepteur, Walter, du même âge qu'elle. Le triangle amoureux qui va soutenir tout le film est donc posé: Martha, Sam et Walter. Lors de la même soirée, dans des circonstances en partie accidentelles, Martha va tuer sa tante. Avec un formidable aplomb, elle accusera un mystérieux cambrioleur, et Walter, témoin de la scène et déjà amoureux de la farouche gamine, va appuyer sa version des faits. Cette même nuit, Sam va quitter la ville.

Des années plus tard, ce dernier (joué par Van Heflin) se retrouve par hasard dans la petite ville de son enfance: il y a eu un accident de voiture qui l'oblige à rester quelques jours sur place. Il y rencontre une jolie jeune femme au passé trouble, Toni Marachek (interprétée par une Lizabeth Scott pour le moins inspirée par Lauren Bacall). Et, pour la défendre, il va s'adresser à ce bon vieux Walter, dont il apprend qu'il est devenu procureur de la ville.



Walter est un jeune politicien mené à la baguette par sa femme, qui n'est autre, bien évidemment, que Martha. Fou amoureux de celle-ci qui ne le lui rend pas, et rongé par la culpabilité du crime qu'il a activement dissimulé, il a sombré dans l'alcool. Le couple se sent menacé par l'arrivée d'un homme qui pourraient en connaître un peu trop sur leur passé, et les retrouvailles entre Martha, parfaite femme fatale et Sam vont être explosives.



Alors, disons-le franchement, s'il ne fallait voir un film que pour une seule raison, c'est le duo de "villains" extraordinaire que campent Barbara Stanwyck dans le rôle de Martha et le tout jeune Kirk Douglas dans le rôle de Walter. Même s'ils n'apparaissent pas comme les protagonistes de l'histoire, aussi bien les personnages que les acteurs volent complètement la vedette au couple un peu fadasse Van Heflin / Lizabeth Scott. On sait à quel point Kirk Douglas était un acteur fabuleux. Mais là, dans le rôle de cet homme fuyant, condamné à aimer une femme qui ne l'a épousé que pour l'utiliser, il est étonnant. Il apporte tout le désespoir nécessaire à ses actions perfides et on ne peut s'empêcher d'avoir une compassion profonde pour ce personnage brisé. Quant à Barbara Stanwyck, que dire, Barbara Stanwyck, quoi! La femme fatale dont on a toujours rêvé: belle, manipulatrice, mais aussi perdue et amoureuse d'un fantôme du passé. Une femme qui a réussi à prendre sa revanche sur un passé social douloureux, mais toujours meurtrie de ses blessures d'enfance. Elle est tout simplement magnifique et on comprend pourquoi le titre du film est finalement centré sur elle.



Le scénario reste un petit film noir plutôt bien ficelé, même si le protagoniste, en bon anti-héros, se laisse un peu trop porté par les évènements. Mais tous les ingrédients sont là, un monde cruel, des jeux de manipulation, de la séduction, des coups de poings, de coups de Traf, de baisers fiévreux, un revolver dans un tiroir... On passe donc un très bon moment pour peu qu'on aime le genre.







7 commentaires:

  1. Super un film noir classique! Et avec Barbara Stanwyck en plus :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu aimes le genre, je pense que tu l'apprécieras...

      Supprimer
  2. Tu m'as convaincue! (Encore? Bah ouais...)
    Tu es devenu ma nouvelle source cinéma...C'est coool!
    (D'autant plus lorsque Môsieur me dit:Wow sympa ce film, comment t'es tombée dessus? ^^)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh comme ça me fait plaisir!!!! Du coup, vous l'avez vu?

      Supprimer
    2. Non pas encore....Pitêtre ce Week-end, je ne manquerai pas de te donner nos impressions...

      Supprimer
    3. Vu!
      La courte prestation de Judith Anderson nous plonge directement dans l'ambiance...Il faut dire qu'elle joue à merveille la tante tyrannique. (Son rôle de gouvernante flippante dans Rebecca lui colle à la peau...). Un grand merci de ma part et de celle de Môsieur. Nous avons passé un bon moment de cinéma grâce à toi! Vivement le prochain ^^.

      Supprimer
    4. C'est vrai, que là aussi, Judith Anderson est glaçante! Très heureuse que vous ayez apprécié, pour moi ça a été une jolie découverte!

      Supprimer