pelloche

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jeudi 8 octobre 2015

Séance de rattrapage: an honest liar



Petit focus aujourd'hui sur un documentaire absolument passionnant, sur un homme absolument passionnant, avec une histoire absolument passionnante: An honest Liar, un film de Tyler Meason et Justin Weinstein, sur James Randi, "The Amazing James Randi", que tous les sceptiques américains connaissent bien, mais qui est moins célèbre par nos contrées.

Ce docu date de 2014, mais je ne l'ai découvert que cette année sur Netflix, et c'est une petite merveille: un sujet en or, une narration au suspens digne d'un film d'Hitchcock et le hasard qui fait bien les choses, le timing parfait pour en faire un grand film, aux formidables enjeux.

Au départ de ce documentaire, la vie et le portrait de James Randi, grand illusionniste devenu le champion du scepticisme aux Etats Unis. Imaginez un descendant spirituel d'Houdini, un escapologiste formidable, qui ligotté et pendu la tête en bas au dessus des chutes du Niagara, parvient en quelques minutes à se libérer. Imaginez un roi de l'illusion, au regard hypnotique et au pouvoir de suggestion formidable, un homme dont le métier est de nous mystifier, qui décide un jour de partir en guerre contre tous les mages, les gourous et les médiums qui utilisent les mêmes "trucs" de magiciens que lui pour des raisons beaucoup moins nobles que le simple divertissement.



Cet homme-là, c'est James Randi, un type capable de mettre à mal un médium tordeur de cuillères (une scène assez fendarde), un télé-évangéliste guérisseur qui communique par télépathie avec son public et avec sa femme par une oreillette (là, on ne rigole plus du tout, en ce qui me concerne, je pleurais presque de dépit),  et qui va même jusqu'à offrir un million de dollars à celui ou celle qui saura prouver qu'il ou elle a de véritables dons surnaturels (notez bien que pour le moment, le million attend bien sagement qu'on le réclame). Un génie de la manipulation, qui réussit à mystifier jusqu'à des programmes de recherche du gouvernement américain alors friand d'expériences mystiques, en formant une équipe de deux jeunes prodiges de la prestidigitation, se faisant passer pour de puissants médiums, afin de révéler au grand jour la supercherie.



Un amoureux de la vérité, qui parfois dérange, titille, mais garde une ligne de conduite sévère et droite, scientifique, quitte à décevoir même ses collaborateurs. Un personnage à l'honnêteté que rien ne semble entamer, un chevalier des faits, du réel et du tangible.

Sauf que...

Sauf que James Randi est un personnage passionnant. Sauf que sa vie ne cesse de tester ses propres limites. Sauf qu'il doit s'arranger de ses propres secrets.

Et là, on touche à James Randi l'être humain, partagé entre ses convictions et son cœur, et le dilemme devient bouleversant. On apprend d'abord que c'est à 85 ans qu'il a décidé de s'ouvrir sur sa très belle histoire d'amour avec son compagnon, l'artiste José Alvarez. Mais surtout un évènement se produit au cours de la réalisation du documentaire qui va faire tourner ce film au vrai drame psychologique: que faire lorsqu'on a passé sa vie a vouloir défendre la vérité et que le mensonge est constamment présent au cœur de son intimité?



C'est à cette dernière partie du film que le documentaire devient une réflexion sur l'intégrité, et la difficulté à la garder en toutes circonstances. La réponse donnée par le film est à la fois troublante et terriblement émouvante. Je ne peux pas vous en dire plus, mais vous invite vivement à la découvrir.

14 commentaires:

  1. Jamais entendu parler de cet homme mais son combat me parait passionnant et surtout hautement respectable. Les demysthificateur devrait être plus présent dans les médias. Evidemment au premier abord ça parait trivial mais au fond l'entreprise est plus que salutaire. Si tu peux retrouver un vieux zone interdite ou enquête exclusive à ce sujet tu découvriras une médium américaine à gerber !

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    1. Il est vrai qu'il est moins connu en France, tout comme le mouvement sceptique américain. En même temps, quand on voit que l'attrait pour le surnaturel va se nicher jusque dans les plus hautes sphères de l'armée américaine (je te conseille à ce propos vivement le livre du journaliste Jon Ronson, Les chèvres du Pentagone, hallucinant), on comprend pourquoi cela s'est développé là-bas... En en effet, son combat est loin d'être trivial (c'est bien montré dans le film), ça devient même à un moment très très sérieux, une véritable contre-expérience scientifique. Et si les moyens employés sont parfois contestables, c'est un homme que je trouve assez admirable. Et grâce à ce film, je le trouve aussi très touchant. Si tu as l'occasion, n'hésite pas à voir ce très beau film! (je vais essayer de trouver le truc sur la médium américaine un jour de confort intestinal ;-) )

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  2. Ce documentaire a l'air vraiment très intéressant :)

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    1. Il l'est! Et très étonnant aussi. N'hésite pas à le voir si tu le peux!

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  3. Je n'ai jamais entendu parler ni de cet homme ni du film. Ton billet me donne envie de découvrir les deux.
    Moi qui ai en horreur tous les pseudo voyants et autres gourous, ce monsieur a déjà toute ma sympathie.

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    1. Dans ce cas-là ce documentaire est pour toi. Avant, je n'avais qu'une vague idée de l'ampleur de son travail, mais c'est assez scotchant!

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  4. Un peu que je vais le regarder!
    D'abord parce que comme d'hab', la petite dame sait parfaitement vendre son produit (Rien de mercantile dans tout ça, tu aimes, tu partages, tu sais en parler et ça fonctionne bien). En plus je ne connais pas ce Monsieur et je suis intriguée et puis c'est dispo sur Netflix ça tombe bien (A ce propos,je suis déçue du catalogue proposé...J'ai eu le malheur de voir " le vrai" lors de mon séjour à NY alors forcément..Mes propos vont peut être semblaient un peu snobs, mais c'est juste que j'en attendais tellement!!! ^^).
    A bientôt!

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    1. Ah ben c'est sûr qu'on n'est pas lotis pareil, la faute notamment à des contrats d'exclu un peu bizarres (House of Cards, série Netflix, est une exclusivité Canal Plus???!!!). Mais si l'offre est restreinte, ça reste pas si mal, surtout au niveau documentaires, je trouve (à voir aussi, le documentaire sur Nina Simone, What Happened, Miss Simone, ou Les rêves dansants, sur une tentative de Nina Bausch d'adapter un de ces spectacles avec un groupe d'ados); Niveau séries, ça m'a permis d'en découvrir certaines auxquelles je ne me serait peut être pas intéressée outre mesure, comme Penny Dreadful ou Downtown Abbey. Et puis, bon, y'a des films de Carpenter avec Kurt Russel au top de sa forme, alors j'avoue que pour l'instant, je n'en ai pas encore épuisé toutes les ressources...

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    2. Tiens, cela faisait longtemps que tu n'avais pas parlé de Kurt Russel. ^^
      Je ne suis pas allée au delà de 4 épisodes de Penny Dreadful. Je n'accroche pas.
      Par contre j'ai regardé le documentaire hier avec Môsieur et nous te remercions car nous avons fait là une chouette découverte et le documentaire était passionnant...

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    3. Oui, il faudrait que j'en parle plus souvent, de Kurt, avec des photos, plein de photos ;-)
      Penny Dreadful, je trouve que l'histoire n'est pas top, que ce n'est pas non plus super bien joué, mais j'adore l'ambiance Hammer. Je les regarde souvent en faisant autre chose à côté, mais je trouve l'image et l'ambiance tellement belles que je me laisse bercer.
      Très contente que vous ayez aimé ce documentaire en tous cas, il vaut vraiment qu'on en parle!

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  5. Merci pour cet article, tu m'as drôlement donné envie de voir ce documentaire!

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  6. Tiens c'est un film que je voulais voir! il est bon parfois de découvrir au ciné quelques documentaires - celui au sujet de Pierre Rabhi, par exemple, m'avait passionnée.
    des bises!

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    1. Je ne l'ai pas vu au ciné (je ne suis même pas sûre qu'il soit sorti en France), mais il l'aurait peut être mérité. Je n'ai pas vu le documentaire sur Pierre Rabhi mais dans le genre personnalité passionnante, c'est vrai qu'il se pose là! Bises

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