pelloche

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mercredi 9 novembre 2016

Captain Fantastic: Away Viggo



Ca faisait un sacré bout de temps que je n'étais pas allée au cinéma. Et là, ces derniers temps, compte tenu d'un gros trop-plein de stress, d'excitation et de je-sais-plus-où-donner-de-la-tête (parce que, pour la petite histoire, Girlie Cinéphilie prépare un changement de ville et aime pas les déménagements et démarches administratives), il était nécessaire, à la limite du vital, de me ressourcer dans une salle obscure. Et j'avais choisi ce qui me semblait le film parfait pour ça: Captain Fantastic, un film familial sur le changement, l'aventure et l'apprentissage.

Captain Fantastic raconte donc l'histoire d'une famille singulière, celle des Cash. Les Cash habitent au fin fond d'une forêt où ils ont créé leur petit coin de paradis. C'est ainsi qu'ils ont choisi de vivre: à l'écart du monde contemporain, selon leurs propres valeurs, et c'est ainsi qu'ils ont aussi décidé d'élever leur six enfants. Les Cash, ils pourraient être des survivalistes, mais ils sont trop de gauche. Ils pourraient être amish, mais ils sont trop athées et préfèrent fêter un Noam Chomsky Day que Noël. Ils pourraient être anarchistes, mais ils ont foi dans la constitution américaine. Ils pourraient être vegans, ou rawistes, mais ils chassent à l'arme blanche. Ils pourraient être hippies, mais ils aiment les Guns and Roses. Ils pourraient être anti-sciences et technologies, mais ils discutent physique quantique au coin du feu. Bref, les Cash, c'est juste un homme et une femme, qui ont décidé de tout plaquer, leur famille, leurs gros diplômes, leur max de flouze et leur carrière pour aller élever leurs gamins loin de tout, et pouvoir mettre en pratique toutes leurs théories éducatives. Mais tout n'est pas aussi rose que dans leur utopie, puisque Mme Cash souffre de bipolarité, est internée et finit pas mettre fin à ses jours. Ben Cash se retrouve donc seul avec ses enfants et lorsqu'il appelle ses beaux-parents, on lui fait comprendre qu'il n'est pas le bienvenu à l'enterrement de sa femme. Contre toute attente, il se lance quand même avec ses enfants dans le voyage, ce qui va permettre à ces derniers de découvrir un monde qu'ils ne connaissent pas, le nôtre.



Et bien voilà un film qui m'avait séduite dès la bande-annonce, et qui m'a donné très très envie: un film indépendant sur une famille hors-norme, Viggo Mortensen dans un rôle plus lumineux et original que d'habitude (même s'il ne peut pas s'empêcher d'ouvrir les portes avec panache, il y peut rien, c'est plus fort que lui, Viggo, il lui faut sa scène d'ouverture de porte qui tabasse), un sujet ô combien intéressant quand le monde qui nous entoure ne nous inspire qu'une chanson de Björk (Toi lecteur, tu viendras te cacher avec moi?), une tribu de jeunes comédiens apparemment assez époustouflants, une ambiance à la fois drôle et émouvante. J'en attendais donc pas mal, j'en attendais peut être trop. Et j'ai été un peu déçue.

Sur certains points, cependant, le film a totalement répondu à mes attentes. Déjà côté interprétation. Clairement, je pense que c'est le point fort de ce long-métrage qui a la chance d'avoir des comédiens complètement impliqués et sacrément talentueux quelque soit leur âge. Il y a Viggo Mortensen, bien évidemment, qui profite largement de l'opportunité qui lui est donnée de jouer un rôle un peu moins monolitique pour nous montrer tout ce qu'il sait faire. Et laissez-moi vous dire que sa palette d'acteur est aussi colorée que son costume d'enterrement dans le film (oui oui, celui qu'on voit sur l'affiche). Il apporte au personnage une ambiguité qui manque un peu à l'écriture, je trouve, mais il est surtout drôle, enthousiasmant, émouvant et parfois sacrément énervant. Quant aux six gamins, ils sont tous formidables et de même, je trouve que leur simple présence et interprétation apporte beaucoup aux personnages écrits (vous allez le comprendre, c'est surtout sur l'écriture que j'ai de grosses réserves). Donc, comme ils le méritent, on va tous les citer. D'abord Georges Mc Kay, dans le rôle de Bo, l'ainé, impressionnant d'équilibre (dans tous les sens du terme) et de maturité, adorable dans sa soif de découvrir le monde et l'amour, très émouvant. On a déjà vu ce jeune britannique dans Pride et je crois pas me tromper beaucoup en disant qu'on le reverra sûrement souvent dans les années à venir. La jolie Samantha Isler joue la douce Kielyr, tout en nuance, et nous fait profiter d'un très beau filet de voix sur une reprise de Sweet Child of Mine qui m'a un peu fait fondre (bon forcément, si on me prend par les Guns...). Annalise Basso, qui joue l'athlétique Vespyr est tout simplement solaire, elle irradie complètement, ça change des films d'horreur dans lesquels on est habitués à la voir. Nicolas Hamilton, qui a obtenu le rôle peut-être le plus difficile de la fratrie s'en sort très bien en jeune révolté. Je crois que c'est vraiment le personnage que j'ai préféré dans ce film, peut être parce que c'était celui que je trouvais le plus et mieux écrit, le moins caricatural, et le plus réaliste. Et je crois vraiment que la prestation du jeune acteur n'y est pas pour rien. Enfin, les jeunes Shree Cooks et Charlie Shotwell sont absolument adorables. Malheureusement, leur rôle n'a pas beaucoup d'autre fonction que de présenter des gosses "cromignons", mais on sent qu'il y a un chouette potentiel et qu'ils s'amusent bien.



Côté image et mise en scène, pas grand chose à reprocher non plus, bien au contraire. La lumière est très belle et lumineuse, et met parfaitement en valeur les paysages des grandes forêts américaines. Il y a même des choses que je trouve visuellement très intéressantes. Par exemple, j'aime beaucoup la manière de figurer le souvenir de sa femme pour le personnage principal, je l'ai trouvée vraiment belle et émouvante, même si pas complètement originale. Elle lui apparaît dans ses rêves, penchée au-dessus de lui. Elle est un peu flou,toujours un peu incomplète dans le plan, comme un souvenir qui s'efface doucement, accompagné de toute la douleur qu'il y a à ne pouvoir rendre cette image précise et enfin tangible. C'est d'une simplicité folle, mais c'est dans des moments comme celui-ci que je trouve le film le plus fort: dans des petits moments de grâce, souvent oniriques, qui touchent profondément. Et j'ai d'autant plus été déçue par ce qui va suivre que ces moments-là ont vraiment fonctionné sur moi.

Parce qu'il y a, pour moi, un vrai problème dans l'écriture de ce scénario qui, je vais le dire comme je le pense, est bâclé. Je sais que c'est une critique dure pour un premier film, mais ça m'a vraiment gâché tout le film. Parce que moi, j'avais envie de les aimer ces Cash, j'avais envie de m'embarquer avec eux, mais à force de leur rendre les choses trop faciles, et à manquer à mon avis d'équilibre, j'ai fini par les trouver un peu énervants. Je comprend tout à fait cette envie du scénariste de vouloir défendre le mode de vie des Cash (même si perso, je trouve qu'un modèle d'éducation où les enfants sont coupés du monde est très discutable). Mais pour montrer combien ce mode de vie, même s'il a ses inconvénients (notamment en matière de sécurité), est super, on le mets face à un mode d'éducation qui se veut celui de la société actuelle. Bref, pour montrer combien les enfants Cash sont mignons, intelligents, matures et bien élevés, on les mets face à 2 têtes à claques décérébrées et méchantes, ou à une très bonne famille très coincée qui refuse que leur gendre et leurs petits-enfants viennent à l'enterrement de leur fille. Déjà, je trouve que c'est tout à fait limite au niveau déontologique. En gros, élever des enfants se situent entre 2 extrêmes: le faire isolés dans une forêt en développant leur capacités physiques et intellectuelles, au mépris des règles de sécurité, ou les surchoyer dans un environnement urbain en les abrutissant. Ah si, il propose un autre mode de vie en fin de film, qui lui aussi est un extrême, puisqu'il correspond à une sorte de mythe éternel du pionnier américain, dans une ferme où les enfants effectuent leurs taches avant de prendre le petit déjeuner, dans un silence complet et en révisant leurs devoirs, un sourire de béatitude aux lèvres (J'y crois à mort). Personnellement, je ne connais pratiquement pas autour de moi de famille qui correspondent à ces 3 modes de vie. Et je trouve réellement dommage qu'il n'y ait pas un seul personnage pour représenter un mode de vie qui sache prendre en compte les problématiques du monde moderne ET des valeurs humaines. Ca, c'est le premier point qui m'embête beaucoup.



Mais un deuxième point me dérange beaucoup, beaucoup plus, a à voir avec les conflits des personnages principaux et leurs résolutions. Il y là pour moi un vrai problème, voire une vraie paresse d'écriture. Il n'y a rien que je déteste plus dans un récit qu'un ex machina. Un deus ex machina, c'est le truc d'illusionniste qu'on utilise dans un récit pour sortir "comme par magie" les personnages du conflit dans lequel on les a plongés. Le meilleur ou plutôt le pire exemple de la manœuvre étant le fameux et allergène (en ce qui me concerne) "mais tout ceci n'était qu'un rêve". Le héros est dans la merdouille la plus complète, il va y passer, ainsi que toute sa famille et le reste du monde... mais heureusement, cut, et il se réveille en sursaut: tout ceci n'était qu'un rêve. Moi ça me donne à tous les coups envie de choper le scénariste et de lui infliger un sévère bourre-pif pour avoir perdu mon temps. Bien heureusement, Matt Ross, qui a écrit et réalisé le film (j'ai toujours tendance à penser que faire les 2 pour son premier film, ça paraît beaucoup), ne pousse pas le film jusque là. Mais il aime tellement ses personnages qu'il ne veut surtout pas les faire souffrir et multiplie les incohérences lors des résolutions de conflits.

Bien évidemment, je vais étayer mon propos par des exemples, mais je dois vous prévenir en préambule:

ATTENTION DIVULGACHÂGE

- Deus ex machina 1: le premier chagrin d'amour de Bo
Bo, l'ainé, tombe pour la première fois amoureux d'une fille dans un trailer park. C'est la première fois qu'il embrasse une fille, il est transporté, il s'agenouille devant sa mère et la demande en mariage. Les deux donzelles partent en fou rire. Ecrasé et foulé au sol, se dit-on du petit cœur tout neuf du jeune Bo. Rendez-vous compte: le premier amour, le premier chagrin d'amour, la première humiliation amoureuse, IL VOULAIT L'EPOUSER, bordel! Bah non, il se rase juste la tête pour montrer qu'il est devenu grand, il n'écrase cependant pas une larme (parce que c'est un homme, et qu'un homme ça pleure pas, ça affronte l'adversité), et on en entend plus parler jusqu'à la fin du film. Je veux bien qu'il soit philosophe, mais à ce point là, j'avoue que c'en est limite inquiétant. Youpi!

- Deus ex machina 2: la chute de Vespyr
En voulant enlever son frère retenu de son propre gré chez ses grands-parents, Vespyr, guidée par sa famille, escalade le toit de la grand propriété familiale de ceux-ci. Manque de pot, une tuile s'échappe, Vespyr avec, et elle tombe au sol. On la retrouve à l'hôpital où un médecin nous explique bien qu'elle était à 2 doigts de mourir, mais que grâce à sa vaillante constitution, elle a survécu. Voilà, facile, cela permet une remise en question du papa, et la jeune fille peut ressortir de l'hôpital tout de suite, plâtrée des pieds à la tête mais le sourire aux lèvres. Aura-t-elle quelque séquelle après ça? Non, aucune, youplala!

- Deus ex machina 3: Rellian le rebelle
Rellian en veut à mort à son père, parce qu'il est persuadé (pas complètement à tort) que ce dernier a une part de responsabilité dans le suicide de sa mère. Son père s'excuse et verse quelques larmes, se remet un peu en question, ça suffit au gamin pour oublier sa colère et son trauma. Youplaboum!

- Deus ex machina 4: les grands-parents
Soyons clairs, les opposants principaux de Ben Cash sont ses beaux-parents plein aux as, qui le tiennent pour responsable du suicide de leur fille et s'inquiète pour leurs petits-enfants. Ils ont apparemment assez butés et ils ont décidé d'employer des voies légales et une armada d'avocats pour avoir leur garde. A un moment, on a l'impression qu'ils vont l'avoir, mais les enfants fuguent pour rejoindre leur père. Et puis? Et puis c'est tout! Ben retrouve ses enfants, décide de faire des concessions et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. On entend plus parler des grands-parents qui ont visiblement découvert comme par magie que leur gendre était un père parfait et qu'ils n'avaient pas à intervenir après ce qui est ni plus ni moins qu'un enlèvement. Youplalère!

Voilà, tout cela vous explique pourquoi j'ai eu du mal avec ce film qui aurait pourtant pu me séduire. Parce que oui, ces personnages sont intéressants et très sympathiques, mais à trop les aimer, Matt Ross fait une erreur que n'aurait pas fait Ben Cash avec ses enfants: il les surprotège, il leur rend la vie un peu trop facile et les empêche de réellement s'envoler. C'est bien dommage!

13 commentaires:

  1. Je note, je me le materai peut-être en dvd mais pas sûr.
    Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!

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  2. Je te rejoins complétement sur la qualité première du film: l’interprétation. Et puis avec Viggo on est rarement déçus (Porte bien ses 58 ans!). Après je n'avais pas autant d'attentes que toi, de ce fait je ne suis pas sortie déçue. Ni emportée, entendons-nous bien. J'ai bien remarqué que les "obstacles" étaient trop facilement franchissables. Ce détail me gêne toujours habituellement et me fait dire généralement que le scénario manque d'ambition voire qu'on nous prend pour des carpes quand je sors énervée. ^^
    Mais là mon niveau d'exigence était réglé sur "passer un moment ciné sympa et se divertir gentiment".

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    1. Je crois que j'étais prête à accepter quelques obstacles trop franchissables. Mais comme là, c'est presque systématique, je crois que c'était au-dessus de mes forces. Je trouve ça surtout dommage parce que ça amenuise (voire annihile) le propos du film, et surtout la puissance des personnages qui n'ont plus finalement de grand rôle à jouer si les obstacles se surmontent d'eux-mêmes. De même pour la caricature des opposants, que j'ai trouvé à la limite de la démagogie. Bref, j'étais toute scrogneugneu parce que j'imaginais très bien d'un côté le film que j'aurais pu voir si le scénario avait été bien écrit à la base et combien j'aurais pu l'aimer. Mais pour moi, l'écriture n'était vraiment ni au niveau de ses personnages, de sa réalisation et de ses acteurs, qui méritaient bien mieux que ça.

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  3. Il me semble que c'est un 2e film et non premier.
    Pour ma part, comme tu le sais j'ai beaucoup aimé ce film, qui m'a beaucoup fait rire et touchée. J'ai été sensible aux questions posées par le réalisateur. On sent qu'il admire cette famille qui fait tout pour vivre son rêve mais je trouve que les choses ne vont pas dans un seul sens. Après je comprends les petits points qui te gênent mais j'ai réussi à dépasser ça.

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    1. Si c'est son deuxième film, alors je n'ai plus aucun remords!
      Le problème, c'est que pour moi l'utilisation quasi systématique de deus ex-machina, ce n'est pas une succession de "petits points". Pour moi, c'est très important, c'est même la base de l'écriture de scénario (ou d'autre chose d'ailleurs). Quand il y a conflit, il doit y avoir résolution de conflit, c'est le B.A.BA de la structure narrative. Je crois que je n'arriverais jamais à pardonner un scénariste ça, parce que j'ai l'impression qu'il me prend pour une demeurée, et je ne peux plus m'intéresser à ce qui arrive aux personnages parce que je n'y crois plus.
      Mais j'avoue, c'est une allergie qui m'est tout à fait personnelle mais qui n'a de cesse de me rendre folle: c'est en partie pour ça que j'ai eu la rage devant Interstellar, Mommy (quoique pour celui-ci, j'avais plein d'autres raisons) ou dans une mesure différente Nos futurs: si l'écriture de scénario n'est pas assez solide et me fait "sortir" du récit à force de trop d'invraisemblances, je trouve ça impardonnable, surtout si j'étais bien rentrée dedans. Je le ressens presque comme une trahison.
      Et là tu vas me dire "Girlie, faut que tu consultes"... Mais crois-moi, c'est pas facile à trouver une thérapie de couple spectatrice/films

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    2. Là j'ai envie de dire "tout est une question de points de vue". C'est sûr que si pour toi c'est vraiment un critère qui te bouffe la vie de cinéphile, je comprends mieux ton ressenti ! Sur le papier, je suis d'accord avec ton schéma narratif. Après les choses ne sont jamais aussi scientifiques. Il y a aussi le ressenti, l'émotion qu'on ressent, qui ne se contrôle pas. Parfois elle prend le dessus et efface ces points davantage techniques.
      En tout cas je n'ai pas eu la sensation d'avoir été prise pour une débile ! :D
      Tu vas pas me tuer si je te dis que j'aime justement Mommy et Interstellar ?? ! :p

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    3. Mon approche n'est pas si scientifique que ça. Je pars toujours de l'émotion. Le problème, c'est que quand un scénario n'est pas bien écrit, il perd en "crédibilité" pour moi. Et une fois que je n'y crois plus, je ne vois que l'artifice et je ne ressens plus rien. Sur Captain Fantastic, par exemple, cette absence de réel obstacle à franchir m'a éloigné du récit, et des personnages auxquels je m'étais pourtant attachée (j'aime vraiment beaucoup la première partie du film). Je suis "sortie" du film, et suis redevenue une simple spectatrice consciente d'assister à une représentation, et non plus immergée dans le film. Le problème, c'est que quand ça arrive, je ne m'intéresse plus au devenir des personnages (puisqu'il n'y a pas de résolution de conflit, je n'ai plus grand-chose à attendre)et plus aucune connexion émotionnelle pour moi n'est possible: l'illusion merveilleuse du cinéma est brisée.
      Si je devais tuer toutes les personnes qui ont aimé Mommy et Interstellar, je finirai pas me retrouver bien seule, alors tu peux dormir sur tes deux oreilles :-D

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    4. Ca ne peut pas être 100% scientifique (comme tu le dis y a la part d'émotion) mais quand même, dans ton argument, oui je trouve que ça l'est (c'est un constat, pas un reproche ! :D).
      Après, au fond, dans tes arguments, je trouve que tu as raison, pas forcément par rapport à mon ressenti sur ce film, mais sur d'autres films qui m'ont agacée (alors que tout le monde aime) par exemple.
      Ouiiii I'm aliiiive ! :D

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  4. AAAAAAAH SOULAGEMENT! (Je m'expliquerai quand même)
    J'ai vu l'affiche: j'ai terriblement eu envie d'y aller. J'ai vu la bande annonce: j'ai compris que l'habit ne fait pas le moine et je n'ai plus du tout du tout eu envie d'y aller. J'ai lu ton article: j'ai été délicieusement soulagée, car j'ai foi en ton avis et cela a confirmé toutes mes craintes.
    La "simplicité" dont tu parles dans l'écriture et bien je l'ai ressenti mais version pluie de bons sentiments (c'est ma période hein en ce moment) et "on a essayé de faire un prit film à la Little Miss Sunshine avec un petit côté Into the Wild" dans la bande annonce, ce qui m'a évidemment fortement déplu. Mais, l'âge rend sage, je me suis quand même dit laissons la chance au DVD tes craintes seront peut-être non confirmées. Et bien tu les a très bien confirmées (merci pour tous ces exemples d'ailleurs, dans mon cas ça m'a beaucoup aidé) et la DVD n'aura pas le droit à sa chance. Les qualités du film ne réussiront pas, je pense, a atténuer ces défauts qui me font froid dans le dos.

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    1. Bien évidemment, tout n'est pas à jeter dans ce film, loin de là, mais si comme moi tu as du mal avec les scénarios mal foutus, tu t'éviteras des grincements de dents en n'allant pas le voir. Mais je pense qu'en tant que réalisateur, Matt Ross est plutôt talentueux. Je pense que je lui donnerai volontiers une nouvelle chance à son prochain film, surtout s'il a la bonne idée de faire écrire le scénario par quelqu'un d'autre, ou de se faire épauler d'un script doctor, ou tout simplement s'il décide de s'améliorer en terme d'écriture.
      Je sais que ça fait pas très "cinéma d'auteur" de dire ça (ce dont je me contrefous d'ailleurs), mais je trouve qu'on a trop souvent tendance à penser qu'un réalisateur doit écrire son propre scénar. Scénariste, c'est un VRAI métier du cinéma, et c'est très différent du boulot de réalisation. Certains savent très bien faire les deux, mais ça n'est en rien une obligation. J'irai même au-delà: je crois sincèrement que le cinéma est formidable parce qu'il est un art collectif, qu'il se fait à plusieurs, et que c'est la synthèse du travail de chacun qui fait la richesse d'une œuvre cinématographique. Ca ne me choque pas du tout, par exemple, qu'un scénario soit écrit à plus de 2 mains (sauf si le résultat reste très bancal). Je sais qu'il y a souvent cette image d'artiste, de créateur démiurge attachée au cinéma. Mais moi, j'y vois plutôt une œuvre de différents artisans, ce qui ne l'empêche pas d'être belle et créative. Pour moi, un film ne doit pas être un roman ou un tableau, cela doit être une cathédrale. Bref, si Matt Ross n'avait pas choisi de faire tout, tout seul sur ce film, je pense qu'on aurait pu voir un très très bon film.

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    2. Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis sur le cinéma, et tu le synthétise très bien! On ne peut pas être partout, et dans le cinéma il vaut mieux ne pas l'être justement (sauf rare exception).

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    3. Merci beaucoup, c'est vrai qu'on ferait presque figure d'exception dans le pays des Cahiers et du sacro-saint auteur de cinéma! Mais que seraient ces auteurs sans leurs scénaristes, leurs comédiens, leurs directeurs de la photo, leurs monteurs, leurs techos de tous poils, leurs producteurs et distributeurs... Un bon film, pour moi, c'est toujours un miracle de talents conjugués

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