pelloche

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vendredi 3 avril 2015

Spring, je l'aime ou mourir? (Hallucinations collectives)

Premier post suite à une séance des Hallucinations collectives (tu sais pas ce que c'est, vois ici). Oui, je sais, si j'étais une blogueuse ciné sérieuse, j'attendrai la sortie du film en salles pour vous ressortir cet article. Mais voyez-vous, chers amis, ce qu'il y a de formidable avec ce festival mais aussi de très triste pour ceux qui ne peuvent y assister, c'est qu'il n'hésite pas à nous faire découvrir des films aux circuits de distribution malaisés.



C'est le cas de ce film, Spring, de Justin Benson et Aaron Moorhead . Bien que les deux réalisateurs aient été sélectionnés par Variety comme parmi les 10 à suivre de très près, il n'a bénéficié que d'une distribution assez confidentielle aux Etats-Unis et n'a pour l'instant pas de distribution en France, que ce soit en salle ou sur support DVD. Pour moi, on n'est pas loin de la tragédie parce qu'un film pareil, au milieu des vessies qu'on essaie de nous faire prendre pour des lanternes, ça ferait un bien fou.



Vous l'aurez donc compris, j'ai adoré ce film romantique et fantastique. Du romantisme aux Hallus? Et bien oui, on peut aimer l'horreur et le fantastique et avoir un petit cœur tendre qui ne demande que des bisous à paillettes... Et là , laissez-moi vous dire qu'en termes d'histoire d'amour, ça faisait bien longtemps que je n'en avais pas vue d'aussi belle. Et le fait qu'elle se déploie dans cet univers bien particulier ne fait que la rendre encore plus forte.

L'histoire, c'est celle d'Evan, un jeune américain. Il a quitté ses études pour s'occuper de sa mère qui a un cancer. Le soir de son enterrement, il se bat violemment avec un client du bar dans lequel il travaille et décide de prendre son sac à dos pour rejoindre l'Italie. Il passe par Rome puis arrive dans une petite ville balnéaire splendide. Il y rencontre LA femme. Mais LA femme cache un secret très troublant...



Le film commence avec une scène qui touche tout de suite au cœur, celle de la mort de la mère d'Evan. Dès cette scène, on sait qu'on va passer un bon moment, parce que tout est déjà là. Une lumière et un cadre très maîtrisée, une caméra à la fois intime et fuyante, une réalisation déjà impressionnante dans cet espace confiné et étouffant. Le ton est donné aussi, on est tout de suite plongé dans une émotion intense, juste, qui ne se départ pas pour autant d'un humour qui restera constant tout au long du film. Des dialogues sont à la fois justes et originaux, drôles et poignants. Et puis, en quelques secondes de présence dans le cadre, on découvre que un héros qu'on va avoir envie de suivre, parfaitement interprété par Lou Taylor Pucci : un jeune homme tout en douceur et colère rentrée contre l'injustice qui le frappe, intelligent et lucide et d'une beauté incroyable. Ce mec attire à lui la caméra et on n'a plus envie de le lâcher.

Mais tout va s'intensifier quand il va nous embarquer en Italie. Aaron Moorhead, qui est également chef op, sait particulièrement bien filmer les lieux splendides de l'action: les plantations d'oliviers survolés par des drones, la mer qui vient s'échouer dans une crique, un village perché aux petites rues tortueuses, un horizon qui s'étend lors d'un voyage en voiture. Et puis, surtout, il y a cette scène, la scène qui m'a fait tomber amoureuse de ce film, la scène qui manquait aux histoires d'amour de cette dernière décennie, la scène qui a fait fondre mon petit cœur de midinette: la scène de rencontre la plus belle que j'ai vue depuis très très longtemps.

Une caméra presque flottante suit Evan dans la jolie petite ville bolognaise où il vient d'entrer. Avec lui, elle parcourt du regard la petite place ensoleillée, les rues qui en partent plongées dans la pénombre, le tout au ralenti. Quand apparaît, comme par magie (je mettrai ma main à couper qu'elle n'était pas là avant dans le plan), une splendide  jeune femme assise au bord de la fontaine de la place. Elle se lève, échange un regard et un sourire avec Evan, qui se retourne. Et voilà: tout est là. Le vrai coup de foudre dans tout ce qu'il a de magique, de fantastique et d'un peu effrayant.

L'histoire d'amour est magnifique, très bien écrite, et la partie fantastique est très bien tenue: malgré le petit budget, les maquillages et les effets spéciaux sont formidables, et l'atmosphère à la fois étrange et intime du film fonctionne à merveille. Notamment grâce à la mise en scène, qui sait dénicher dans la nature italienne des éléments étranges et inquiétants, nous rappelant que la terre elle-même sait engendrer la monstruosité et la fascination sans avoir recours à de quelconques pratiques occultes...



Et puis il y a ce merveilleux couple. Parce que oui, Lou Taylor Pucci est un excellent acteur, et beau et attendrissant. Mais que dire alors de Nadia Hilker, qui est à la fois crédible en bombasse et en scientifique, qui a une voix un peu rauque à faire chavirer tous les adorateurs de Claudia Cardinal, qui sait porter à la fois mystère et vulnérabilité, force et humour?... Si cette nénette là ne devient pas une immense star, je ne comprends pas, c'est qu'il y a quelque chose de pourri au royaume d'Hollywood. Bref, ce couple est magique, on tombe fou amoureux d'eux et de leur histoire vieille comme le monde en quelques secondes et en ce qui me concerne, j'ai toujours pas décroché.



Ce film est donc pour moi une immense réussite, et je comprends qu'on lui ait remis plusieurs prix et qu'il ait eu plutôt de bons chiffres d'entrée, malgré leur petit circuit de distribution aux Etats Unis. Mais j'avoue qu'encore une fois, ça me mine un peu de voir qu'il n'est même pas distribué par nos contrées alors qu'il a été tourné en Europe et qu'il mérite amplement le détour.

Spring vaut largement qu'on s'intéresse à lui et je suis très déçue de ne pas pouvoir vous encourager à le découvrir en salle ou sur DVD. Mais si vous avez la possibilité d'y accéder, d'une manière ou d'une autre, n'hésitez pas, on ne doit jamais passer à côté d'une belle histoire d'amour...







6 commentaires:

  1. Comme d’habitude tu as le chic ou plutôt la plume pour appâter le chaland.
    Très bel article, je suis complètement sous le charme (sauf si attend c'est un oiseau que l'on voit sur la 4ème photo?).
    Le plus dur maintenant va être de réussir à le voir.
    En tous cas merci de partager tes découvertes & coups de cœur, ça alimente la machine.

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    1. Merci à tous pour ces commentaires toujours aussi adorables. Alors oui, j'ai bien peur que ce soit un oiseau ou du moins ce qu'il en reste sur la 4ème photo... D'accord, dans le genre romance fantastique, c'est un peu plus hard que Twilight, on va pas se mentir, mais c'est aussi beaucoup moins gnian gnian... Mais bon, c'est malheureusement plus facile d'accéder à Twilight qu'à ce joli film.

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  2. Oh ça me donne trop envie. Merci beaucoup pour la découverte :)
    Bon week-end à toi!

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  3. Chouette, j'espère que plein de gens vont avoir envie de le voir, ça fera peut-être envie à d'autres de le distribuer...Bon week-end à toi aussi

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  4. Raaaah ta critique m'a vraiment donnée envie de regarder ce film, je vais me débrouiller pour le trouver ! Merci ! :)

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    1. The search is on!!! J'espère que tu vas pouvoir y accéder, parce qu'à mon avis, ces deux réalisateurs sont à surveiller de très près...

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