Pour ses trajets quotidiens, chacun ses petites habitudes. Personnellement, comme j'y passe pas loin de 2h par jour, autant que ce soit productif. Du coup, je télécharge des émissions de radio que j'ai pas forcément le temps d'écouter chez moi pour en profiter dans les transports en commun. J'ai l'impression de perdre moins de temps et c'est plus simple à utiliser qu'un bouquin en marchant.
Du coup, j'ai pas mal d'émissions fétiches, et celle dont je voudrais vous parler aujourd'hui, c'est probablement mon émission favorite, bien que trop largement méconnue: Mauvais Genre
Alors là vous allez me dire "France culture, cette radio d'intello qui se la pète avec des lectures d'obscurs auteurs?" Oui, oui, celle-là même. Mais attention, Mauvais Genre, comme son nom l'indique, c'est pas une émission prout prout bien propre sur elle. Non, Mauvais Genre, c'est l'émission des genres dit "sous-genres", de ceux qui fuient l'Académisme et qui sont un rien voyou, de ceux pour lesquels on avouait auparavant du bout des lèvres son goût, comme d'un plaisir honteux et qu'on peut à présent clamer haut et fort: la Science-fiction, le polar, le fantastique, l'horreur, l'érotique, la série B à Z, le western, le manga... Tous ces genres longtemps décriés et qui sont aujourd'hui reconnus à leur réelle valeur culturelle.

Donc une émission où l'on parle très sérieusement de la fantasy, par exemple, ou de la figure du savant fou, avec des interviews magistrales (si vous avez l'occasion d'écouter celle de Kent Anderson, l'auteur Pas de saison pour l'enfer sur son expérience au Vietnam, c'est saisissant). Pour tous les "geeks" de ces genres auparavant décriés, c'est le bonheur, et ce dès le générique de début, où l'on entend les halètements d'une femme poursuivie, des cris perçants et un rire maléfique. On sait tout de suite qu'on pénètre dans l'antre des délices cachés aux yeux de la bonne société...
Et un frisson pour prendre le métro, une salve de mitraillette en faisant le ménage, un gémissement de plaisir en traversant la rue, écouter Mauvais Genre n'importe où, c'est une petite douceur personnelle assez inégalée...
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