J'ai longtemps cru que je n'aimais pas les comédies romantiques. Ado, quand mes copines s'enthousiasmait pour une énième vision de Pretty woman, la Boum ou Dirty dancing, je ne pouvais cacher un baillement d'ennui.
Pour moi, à l'exception de Quand Harry rencontre Sally, la comédie romantique se résumait à des bluettes aux personnages caricaturaux, aux intrigues délavées et à la mise en scène super plan-plan. Mais surtout, si le romantisme m'apparaissait clairement, je cherchais en vain ce qui en faisait de réelles comédies.
Bien heureusement, j'ai vite découvert que c'était un genre bien plus large et varié que cela. J'ai vu que l'on pouvait faire rimer humour anglais et romantisme avec 4 mariages et un enterrement, Judd Apatow m'a prouvé qu'on pouvait faire de la grosse romcom, je suis tombée sur quelques pépites so frenchies. Mais surtout, surtout, je me suis plongée avec délices dans la grande comédie romantique hollywoodienne.
Parce qu'on l'oublie parfois, mais la comédie romantique a des racines profondes. Et de toute l'oeuvre de Billy Wilder en passant par La blonde et moi, l'impossible M. Bébé ou La Dame du vendredi, tous les ingrédients de la bonne romcom sont là: un humour décapant, une observation sociale qui fait mouche, des personnages qu'on prend pour des archétypes mais qui savent s'en affranchir, une chouette happy end, du rythme et des tonnes de bonne humeur.
Les deux acteurs n'ont, on le sait bien, jamais eu d'idylle, mais il y avait entre eux une indéfectible amitié (qui a duré jusqu'à la mort tragique d'Hudson du Sida en 1985) , ce qui en fait le couple de cinéma le plus sympathique et le plus assorti que j'ai jamais pu voir. D'un côté, le beau Rock joue parfaitement les séducteurs nonchalants au sourire ravageur. De l'autre, Doris à la voix d'or en femme moderne, souvent bien plus obsédée par son métier que par des perspectives amoureuses, multiplie les moues outrées à chaque muflerie de son acolyte.
Et s'il fallait choisir un film réunissant les deux stars, je choisirais sans hésiter Confidences sur l'oreiller, de Michael Gordon. Je ne suis d'ailleurs pas la seule. De l'aveu même de Rock Hudson, c'est le film dans lequel il s'était le plus amusé. Et lorsqu'on le regarde, ce plaisir est une véritable évidence et on sent que ces fameuses confidences se transformaient souvent en "fous-rires sur l'oreiller".
Tout commence comme une parfaite comédie de situation. Jan Marrow, une décoratrice d'intérieur workaholic, doit partager sa ligne téléphonique avec le playboy de ces dames, Brad Allen. Et ça l'énerve un peu que sa ligne soit sans cesse squattée par un joli-coeur qui drague 15 filles en même temps quand elle attend un coup de fil important. Et oui, imagine-toi en entretien skype pour le job de ta vie. Ça te ferait moyen rire de le rater parce que ton voisin utilise ta wifi pour mettre en surchauffe les serveurs de Meetic? Du coup, quand Jan porte plainte contre le gêneur, ce dernier décide de se venger de cette mégère frigide et rabat-joie en utilisant son arme favorite: ses belles dents blanches, un bagout d'enfer et une fausse identité de riche Texan en visite à New-York.
Tout d'abord, ce film est un délice à regarder parce qu'il est très drôle, plein d'énergie, irrévérencieux et d'une belle malice. On rit très souvent, on sourit tout le temps; C'est en partie grâce à une écriture comique très efficace, qui ne laisse place à aucun temps mort ni à aucune mièvrerie, et qui balance des gags et des punchlines à la mitraillette.
Visuellement, ça tient carrément la route et osons le dire,c'est beau. Un technicolor qui met superbement en valeur les tenues très pop de Doris Day et ses décos disons, les plus originales. Du cinémascope pour les amateurs de grand-angle. Et des scènes de split-screen mémorables, de vrais bijoux de réalisation.
Mais surtout, comme je l'ai laissé entendre auparavant, Pillow Talk fonctionne grâce à la complicité magiques entre ses deux protagonistes. Doris Day joue délicieusement de son côté pète-sec, est adorablement drôle dans chacune de ses moues et nous fait le plaisir de pousser la chansonnette (j'y peux rien, depuis L'homme qui en savait trop, la voix de Doris Day m'émeut terriblement).Rock Hudson est un charmant malotru, aussi séduisant que tête à claques. Et tous les deux, il sont beaux, ils sont hilarants et ils s'éclatent indéniablement. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est communicatif.
Ce mois de mai, c'est le blog Cinéma d'hier et d'aujourd'hui qui héberge le Cinéclub de Potzina. merci à elle d'avoir choisi ce fabuleux thème: couples mythiques.Si vous ne connaissez pas le ciné-club de Potzina, je vous rappelle un peu le principe: à la base créée par la blogueuse Potzina, il a pour but de partager des chroniques ciné sur un thème donné chaque mois, et de découvrir ainsi un max de bons films. Tous les mois, un blogueur ciné participant propose un thème et répertorie tous les articles des bloggueurs participants. Pas de pression, aucune obligation de participer tous les mois, juste une envie de se stimuler les uns les autres. Si vous avez envie de participer, n'hésitez pas à nous retrouver sur notre page facebook.