Si tu me suis un petit peu, tu sais que l'an dernier, j'y ai bien trippé et que j'y ai surtout découvert ce qui est devenu mon film favori de 2014, l'overfun Goal of the Dead. Alors là, oui, je trépigne d'impatience, d'autant plus que le programme de cette année, sur le thème d'une nouvelle humanité, est alléchant comme un dessert de finale de Top Chef. On debriefe ça tout de suite...
Avant, un petit rappel sur les Hallucinations Collectives. C'est le festival du film barré, le festival du film de genre, le festival du film zarbi, le festival du film qui tache, le festival des séries A à Z, le festival de tous ceux qui aiment l'horreur, le fantastique, le kung fu, l'érotique, le qui gratte et qui pique... Tous les ans, c'est une tuerie, une ambiance de dingue, des découvertes incroyables. Parce que les films qu'on y voit ne bénéficient pas toujours d'une diffusion aux petits oignons, et que c'est simplement un privilège de pouvoir ainsi y accéder...
Voilà donc un petit florilège de ce qui m'a fait bavé dans la programmation (je vous invite à la regarder en entier, ceci dit):
L'Ile du Docteur Moreau, Earl C. Kenton:
Le grand classique du film d'horreur avec l'immense Charles Laughton, grand acteur britannique et réalisateur de son unique film, mais chef d'Œuvre intemporel La nuit du chasseur.
J'avais envie de voir ce film complètement déjanté sur grand écran. L'histoire, vous la connaissez sûrement, c'est celle d'un savant fou qui habite une île peuplée de créatures étranges et hybrides de sa propre invention, son propre petit véritable freak show. Ah oui, et à la base, c'est tiré de H.G. Wells.
Au générique, on retrouve aussi Bela Lugosi et la femme panthère... Si c'est pas du générique qui fait rêver...
Spring, Justin Benson et Aaron Moorhead:
A la bande annonce, j'ai craqué sur la magnifique photographie de ce film fantastique et d'épouvante. Une histoire d'amour entre un jeune touriste américain et une Italienne qui semble cacher un secret bien troublant.
Ajoutons que Variety a choisi les deux réalisateurs Justin Benson et Aaron Moorhead, dans la liste des 10 réalisateur à surveiller de près.
Les acteurs sont beaux, le décor somptueux, l'image a l'air impeccable. Je veux le voir!
Shrew's Nest, Juanfer Andres et Estéban Roel
Dans les années 50, sous le Franquisme, une agoraphobe n'a pour contact avec le monde extérieur que sa sœur, jusqu'au jour où un voisin blessé y pénètre...
Shrew's nest, ça signifie le nid de la musaraigne. Vous savez, cette sorte de petite souris qui a l'air toute mignonne, mais qui cache des dents acérés, voire un venin paralysant...
Le titre m'attire donc déjà, ainsi que cette manière de parler d'une période difficile en Espagne. On a d'ailleurs déjà vu que le Franquisme et le cinéma fantastique, ça pouvait faire très bon ménage (Le Labyrinthe de Pan, L'échine du Diable, L'esprit de la ruche).
Et puis c'est produit par Alex de Iglesias, y'a pire comme passeport...
Jin-Roh, la brigade des loups, Hiroyuki Okiura
Un chouette manga d'Hiroyki Okiura scénarisé par rien moins que le vénérable Mamoru Oshii, c'est déjà alléchant. Pour le coup, l'ayant vu à sa sortie en l'an 2000 (oui, je suis une vieille geek, ça arrive à des gens très bien..), je SAIS que ce film est formidable et j'ai très envie de le revoir sur grand écran. Une uchronie belle et douloureuse aux allures de petit chaperon rouge qui questionne la guerre, l'humanité, la vérité. Poétique et badass, réfléchi et violent, un grande œuvre un peu trop oubliée. Merci de le remettre en valeur de la plus belle façon qui soit, dans une salle aussi noire que le propos du film.
Blind, Eskil Vogt
Un film suédois sur une femme qui perd la vue. A mesure qu'elle s'enfonce dans l'obscurité, elle se met à douter de son époux.
La bande annonce m'a beaucoup impressionnée: une intimité assez troublante, une très belle lumière, un drame qui se noue. L'affiche est simplement sublime. Il faut que je voie ça
The Duke of Burgundy, Peter Strickland
La relation sado masochiste passionnée entre une lépidoptériste (on me dit à l'oreillette que c'est un spécialiste des papillons) et sa femme de chambre.
Il m'a suffit de savoir que c'était réalisé par Peter Strickland, qui avait réalisé le fabuleux Berberian Sound Studio, un hommage délirant au Giallo et à la bande-son hallucinante, pour avoir très envie de le voir, même si l'érotique SM, c'est pas forcément ma tasse de thé.
Goodnight Mommy, Veronica Franz, Severin Fiala
Les films d'horreur, dès que ça touche à l'enfance, et surtout à la peur de l'abandon chez l'enfant, c'est toujours dévastateur, et ça marche sur tout le monde, parce qu'on a tous connu cette trouille là. Et rien que l'annonce dans un supermarché d'un petit Leo qui attend sa maman à l'accueil nous fait frissonner...
Alors imaginez si, après que votre maman vous ait été enlevée pour une opération, vous n'arriviez pas à la reconnaître dans la personne au visage bandé qui semble prendre sa place?
C'est justement le propos de ce film autrichien. Et un pitch pareil, ça me fait déjà frémir d'angoisse...
Tokyo Tribe, Sion Sono
Sûrement le film que j'ai le plus envie de voir. D'abord, c'est le film du clôture du festival, et tous les ans, on nous sert des trucs aussi barrés que géniaux.
Cette année on ne déroge pas à la règle avec "une comédie musicale d'anticipation trash et décomplexée" japonaise qui a l'air de partir dans tous les sens, pour un grand foutoir jouissif.
Je sais pas ce que vous en dites, mais moi, quand j'ai vu la bande-annonce, j'avais un smile jusqu'au oreilles et hâte d'y être.
Alors je sais pas ce que vous avez prévu les lyonnais, mais moi pour Pâques, avec mon lapin blanc en chocolat, et cette sélection de chapeliers toqués, j'hallucine grave!