pelloche

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mardi 28 juillet 2015

Le ptit match des familles: The Muppets vs Vice-versa

Cette semaine, j'ai vu deux films à tendance "famille". Comprenez "grand public", qu'on peut voir avec des enfants. Pourtant, pas d'enfants à la maison, mais comme ces gens sidérants pour François Aubel, infantilisés à mort, je vais voir voir des bêtes films d'animation sans même avoir d'excuse sous forme de tête blonde. Mais bon, j'ai déjà dit ce que je pensais des idiots qui pestent contre la bêtise des films d'animation sans les voir, et je dois avouer que le Figaro et moi, côté cinéma (et pas que, d'ailleurs), c'est quand même pas l'amour fou (Le titre de leur palmarès 2014, qui reprend les 2 films qui m'ont le plus déçue cette année en est un exemple).

Du coup, je n'ai aucun scrupule à me comporter comme tous ces gens absolument navrants, qui osent voir des films d'animation pour gamins, quand tant de films pour adultes, matures et réfléchis existent ( et dire que je vais rater les Profs 2!), et qui en plus, aiment ça!

Cette semaine donc, un classique instantané vu au cinéma et un gros coup de cœur de fan de Piggy vu sur mon écran perso.

Vice-versa

On va aller vite sur le résumé, parce que si vous n'avez pas entendu parler de ce film ces dernières semaines, c'est que vous étiez coincés au fin fond d'une grotte dans le Vercors (et vu la chaleur, je vous envierais presque). Donc voilà, dans la tête de la jeune Riley, ça gigote pas mal. Et ce, grâce à ses émotions, Joie, Peur, Tristesse, Dégoût et Colère qui tiennent plutôt bien la barre de son moral. Jusqu'à présent, Joie a toujours été un peu le chef de bande et Riley est une petite fille pleine de bonne humeur. Mais voilà, Riley doit déménager et devient une ado. Du coup, ça va pas mal se chambouler là-dedans.

Je vais pas être très longue, parce que vous avez sûrement lu plein de choses dessus.

Alors déjà, on est bien chez Pixar, l'animation est plutôt belle, l'idée très originale, on rit, on pleure, et tout le monde passe un bon moment, et moi aussi!

Je dois cependant dire que j'ai quelques réserves sur le film, qui tient même à cette "idée de génie" du départ qui a pas mal fait pour le succès du film, et je vais un peu détailler ce qui me semble être des points faibles, parce que j'ai surtout lu du très bon dessus.



D'abord, ce n'est que mon point de vue d'adulte, mais ce que nous, nous regardons en nous disant "Ca c'est super bien vu" est-il accessible aux enfants? Par exemple, à quel point les notions de subconscient, de mémoire à long/court terme, de dimensions sont compréhensibles par eux? Alors oui, quand on sait ce que c'est, l'illustration est rigolote, mais suffit-elle à rendre ces concepts pour le moins abstraits facile à appréhender pour des gamins? Sinon, comment fait-on quand son enfant demande "C'est quoi le subconscient"? C'est une question que je pose, à laquelle je n'ai absolument de réponse. Si vous avez vu ce film avec des enfants, ça m'intéresse de savoir ce qu'ils en ont pensé.

Mon autre problème, et c'est le plus important: les personnages. J'ai toujours besoin de personnages auxquels je puisse m'attacher pour vraiment aimer un film. Et là, j'avoue que je suis restée un peu sur ma faim. En gros, on peut considérer que la protagoniste est Joie, une petite bombe d'énergie qui fait toujours sa commandante et est tout bonnement insupportable. Vous savez, comme ces gens qui chantent et dansent le matin quand vous venez de vous réveiller et que vous avez la tête dans le seau, et qui vous demandent comme s'ils parlaient à un enfant de 5 ans pourquoi vous faites cette tête. Oui, ces petits capos du bonheur qu'on a juste envie de bâillonner. Et bien Joie, c'est ça, une affreuse créature au sourire immuable et à la voix enjouée révoltante. Et à la voir s'acharner contre Tristesse, on se rend compte qu'elle est tout simplement odieuse. Bref, si comme moi, vous avez toujours plus été une Daria qu'une Queen, vous allez aussi la détester. Et sa rédemption finale ne guérit pas grand chose.



Et l'autre personnage important, c'est Riley, mais le problème de Riley, c'est qu'elle n'a aucune personnalité. D'abord, la plupart du temps, elle est guidée par ses émotions, ce qui lui donne un peu l'impression d'être une marionnette. Pire, à un moment, comme toute sa personnalité s'est effondrée, elle n'est qu'une coquille vide incapable d'émotion. Comment veux-tu t'identifier à un personnage pareil? Pour moi, c'est impossible.


Mais le film reste très malin dans l'ensemble, en particulier lors d'une scène de repas mémorable ou des émotions essaient de se faire passer pour d'autres (l'animation, à ce moment là, est parfaite) et où l'on a accès à l'intériorité des parents. J'ai juste une petite carence au niveau émotionnel et, de mon côté, je trouve que le film Les Nouveaux Héros traite beaucoup mieux du parcours initiatique et du fait d'apprendre à "adopter' sa tristesse.

Les Muppets, le retour

J'ai une obsession presque maladive pour Les Muppets. Je suis une immense admiratrice de Miss Piggy, j'essaie sans cesse de m'approcher de sa manière sublime de quitter une pièce, le groin en l'air, pleine de dédain. The Muppet Christmas carol, avec Michael Caine est sans doute mon film de Noël préféré (devant L'étrange Noel de M. Jack, devant Miracle sur la 8ème rue et, tenez-vous bien, devant La vie est belle, quand je vous dit que c'est pathologique!)

Du coup, comme ce film Les Muppets, le retour était impossible à voir au cinéma en VO (mais que font les distributeurs, des fois, je me demande...), j'ai dû attendre de retrouver Kermit bien installée sur mon canapé.

Et comme d'habitude avec les Muppets, j'ai passé un moment fabuleux.

L'histoire, c'est celle de deux frères. Walter, qui a tout d'un muppet et Gary, qui a tout de Jason Segel, partent avec Mary (Amy Adams) à Los Angeles pour visiter les studios des Muppets. Mais ils apprennent qu'un complot machiavélique s'ourdit afin de détruire les studios pour chercher du pétrole sur leur terrain. Les 3 compagnons vont devoir aider les Muppets à monter un dernier spectacle pour sauver les studios, mais la télévision est à la mode du cynisme et plus personne ne veut de gentilles peluches à l'écran.



Alors d'abord, si on aime les Muppets, il y a tous les ingrédients habituels. Les marionnettes les plus cool, de Kermit à Miss Piggy, en passant par Risso, Gonso ou Scooter. Ils sont toujours aussi choupinous, aussi drôles, voire peut être même plus. Il y a aussi toujours les invités célèbres et là, c'est le bonheur du name dropper: Jack Black, Whoopi Goldberg, Sarah Silvermann, Jim Parsons, Selena Gomez, Neil Patrick Harris, Emily Blunt ou un caméo fabuleux de Dave Grohl.



Tout le monde s'amuse comme des petits fous et ça fait tellement plaisir à voir. Rajoutez à cela un scénario simple, mais qui fonctionne super bien et un côté comédie musicale très sympa. On y reconnait, pour les chansons, la patte de Brett McKenzie, de l'hilarant duo Flight of conchords.



Un vrai concentré de bonheur, de folie et d'humour, qui aurait bien mérité d'être projeté en salle.

Score:

Les Muppets gagnent. Juste parce que ces personnages là, je les aime vraiment... Entre Miss Piggy la gentille romantique qui se cache derrière une diva au caractère de cochon et Joie, la méchante dictactrice du bonheur qui se cache derrière une jolie petite robe verte, mon choix est arrêté!



mardi 7 juillet 2015

Animatronaz: Zombeavers et Howard the Duck



Bon, c'est l'été, il fait chaud, on est fatigué rien qu'à lever le petit doigt. Il faut se rafraichir! Et ça va aussi pour dans la tête. Parce que franchement, je sais pas vous, mais en ce moment, je me sens pas d'attaque pour un Tarkovski ni même un Woody Allen. J'ai besoin d'un truc qui ne bouscule pas trop mes neurones, qui me fasse rire, voire même qui soit un peu naze. Ouais, c'est ça, un truc à regarder avec des copains autour du pastaga, vautrés dans un canap.

Et bien voilà, moi je vous propose un petit cocktail bien frais avec 2 films. Je vous préviens, c'est pas du chef d'œuvre, c'est même pas bon. Mais c'est comme le rosé pamplemousse: pas du Château Margot, mais ça éclabousse, ça va bien avec les merguez et les potes, tu vas peut être le regretter demain, mais sur le coup, tu vas passer un bon moment.

L'autre point commun entre ces deux films, c'est qu'ils sont sortis cette année en DVD, qu'ils parlent tous les deux d'animaux un peu aquatiques et utilisent une de mes techniques préférées de tous les temps (même si c'est loin d'être parfait): l'animatronic, soit une animation souvent robotique de créatures de toutes sortes (la Méduse de Jason et les argonautes, Falcor de L'histoire sans fin, Chucky ....). C'est donc parti pour 2 films qui font...PLOUF

ZOMBEAVERS

Est-il vraiment besoin d'expliquer le choix d'un tel film. Rien que le jeu de mot du titre vaut à lui seul son pesant de cahouètes! Donc, on traduit: des castors zombies!

Bon ben voilà, tout est dit, non? Si c'est vraiment nécessaire, je vous en dis un peu plus.

L'histoire, c'est celle de 3 copines qui vont passer un week-end entre meufs dans une cabane près d'un lac. Elles sont super contentes de troquer leur mini-short pour un mini bikini, mais le bonheur de leur trip à la simple life va vite tourner au vinaigre: car si l'arrivée de leurs chéris respectifs est dans l'ensemble bien accueilli (sauf pour l'une d'entre elle), celle de castors zombifiés va un peu leur pourrir le séjour.


Dans la lignée de Sharknado ou de Dale et Tucker fightent le mal, le film est volontairement un peu pourrave. Les distributeurs sont d'ailleurs ravis d'offrir dans le dvd des cartes postales reprenant les pires critiques que le film leur ait valu. C'est mal joué, les créatures sont bien moches, les effets spéciaux bien dégueu, c'est grossier et ça utilise (presque) tous les clichés possibles. Mais c'est pour ça que c'est drôle.

Et faire un bon nanar parodique, c'est pas si facile. Il faut que ce soit assez mauvais pour faire rire, mais assez bien rythmé pour ne pas être ennuyeux. Et là, c'est plutôt bien fait: on rit de bon cœur en particulier sur l'aspect ridicule des bébêtes, mais le suspens est tout de même bien maintenu, jusqu'à la fin.




Pour les non-anglophones, sachez également que "beaver" est aussi une appellation du sexe féminin en anglais, ce qui donne lieu à des blagues d'une subtilité formidable.

Bref, c'est débile, c'est moche, mais c'est très drôle et on s'ennuie pas. Le truc parfait à regarder du matelas gonflable de la piscine des voisins en vacances...


Howard the duck



Alors là, c'est une autre paire de palmes! Parce que quand on voit ce film, plusieurs questions émergent assez naturellement: Que fument les scénaristes? Où se fournissent-ils? J'en veux! Comment ont-il réussi à convaincre les producteurs? Qu'a foutu le script sur le tournage? Est-ce que j'ai manqué un truc durant les années 80?

C'est effectivement un des films les plus WTF que j'ai pu voir de ma vie. Pour le coup, c'est beaucoup plus difficile à résumer que zombeavers.



Howard est un canard, qui habite sur la planète des canards. Par un accident scientifique, il débarque sur terre et rencontre une rockeuse, Beverly, chez qui il va crécher. Et puis il va rencontrer un scientifique, Phil (le tout jeune Tim Robbins) et s'engueuler avec la nénette. Et puis il va chercher du travail et va travailler dans un bordel. Et puis il va quitter son job et se battre contre le méchant manager de la rockeuse. Et puis il va se rabibocher avec elle et prendre la place du manager. Et puis il va essayer de recontacter le scientifique pour rentrer chez lui, mais y'a eu explosion au labo. Et puis il va être poursuivi par la police. Et puis le chef du labo va être possédé par un Maître du mal extraterrestre qui veut faire descendre ses petits copains sur terre et qui va enlever Beverly. Et puis, accompagné de Phil, Howard va réparer et piloter un ULM et puis se battre contre le Maître du mal. Et encore là, j'ai résumé autant que je pouvais.

Le film est tiré du comics du même nom et on dirait qu'on a essayé de condenser toute la série en un seul film, ce qui ressemble quand même à un sacré gloubiboulga parfois indigeste. Ne cherchez pas la continuité logique dans ce film, y'en a pas, ni de profondeur psychologique, ni de grand intérêt cinématographique...



Mais c'est kitchouille à mort, mais ça fleure bon les années 80, y'a des costumes de malades, des décors de oufs, des animatronics très rigolotes même si parfois pas super bien gérées, y'a des franges crépées et de la musique au synthé, y'a Lea Thompson (la maman de Marty Mc Fly) qui fait du mauvais lip synch, une bizarre histoire d'amour zoophile.

C'est pas obligatoire, mais si vous êtes prêt à voir un truc bien foutraque et qui vous ramène à ce qu'il y avait de plus taré dans les années 80, allez-y. Mais je vous préviens, contrairement à Tim Robbins, ça n'a pas forcément bien vieilli...