pelloche

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lundi 25 janvier 2016

You can't take the sky from me Ciné-club de Potzina: Perdu dans l'espace

J'avoue, j'étais très très à la bourre pour le Ciné-club de Potzina, qui a pourtant ce mois-ci un thème passionnant: "Perdu dans l'espace". En retard au point où j'avais envie de vous resservir un de mes tous premiers articles, sur un de mes films et livres préférés, qui est on ne peut plus dans le thème: Solaris, de Stanislas Lev (roman) et  Andrei Tarkovski. Ce sont pour moi des œuvres majeures, donc n'hésitez pas à aller faire un tour sur le lien vers ce post.

Mais finalement, dimanche après-midi, en période de digestion et de désoeuvrement, cherchant un film dominical (soit très divertissant, pas trop déprimant) sur Netflix à regarder en mode larvage, je suis tombée exactement sur ce dont j'avais besoin: Serenity de Joss Whedon.



Bon, je vous préviens, je vais essayer de ne pas virer complètement en mode geek-fandom-t'es-allée-à-la-dernière-convention?, mais ça risque de déraper par moment. Parce que d'abord, on va parler de SF, et même d'une véritable saga SF, puisqu'il est la suite de la série ultra culte Firefly. Ultra culte pour plusieurs raisons: ça a été plus ou moins dynamitée par la Fox qui l'a annulée après avoir diffusé dans le désordre 11 des 14 épisodes jusqu'alors tournés, dans le genre série maudite, on peut difficilement faire mieux (La caravane de l'étrange peut-être?). Ultra culte aussi, parce que son créateur n'est nul autre que Joss Whedon, Monsieur Buffy contre les vampires et Dollhouse (à mes yeux, une grande série d'anticipation encore injustement charcutée). Ajoutez à cela un vaisseau spacial mythique, Le Serenity, une utopie qui a mal tourné, des aventures galactiques formidables, des anti-héros fauchés, et un super complot intersidéral, tout est là pour créer une légende SF.

Je rappelle brièvement le pitch de la série, et donc du film, qui en est la suite directe. Au XXVIème siècle, l'humanité a abandonné la terre et a colonisé un nouveau système solaire, en terra-formant de nouvelles planètes. Certaines planètes, anciennement colonisées, sont dirigées par L'Alliance et un parlement. D'autres, nouvellement colonisées, sont encore indépendantes. Mais l'Alliance compte bien les soumettre... C'est dans cet univers que circule le Serenity, vaisseau de bric et de broc du capitaine Malcom Reynolds, ancien soldat indépendantiste reconverti dans la contrebande. A son bord, Zoe, le second, ancienne camarade indépendantiste de Malcolm et son époux de pilote, Hoban, la mignonne mécano Kaylee, le mercenaire un peu brutal Jayne et la "compagne" (une sorte de prostituée de haut niveau) Inara. La toute relative tranquillité du bien mal nommé Serenity va être bouleversé lorsque le vaisseau va accueillir d'étranges passagers aux lourds secrets: Simon, un brillant médecin et sa sœur River, qu'il a enlevé à une école de surdoués bien mystérieuse, et l'énigmatique pasteur Derrial Book.



Le film Serenity reprend là où la série Firefly s'était arrêtée et condense en un film tout ce qui était prévu pour une deuxième saison. Donc même s'il est possible de le comprendre sans avoir vu la série, je ne saurai que trop vous conseiller de le faire, d'abord parce que c'est une excellente série et que ça vous permettrait de mieux appréhender l'univers, les personnages et leurs relations entre eux, et d'apprécier le film à sa juste valeur.

Je me dois d'abord de préciser que j'adore Firefly. C'est une série qui évolue dans un genre que je trouve, personnellement, hyper enthousiasmant, puisqu'on est très visiblement entre le western (et oui, ces guerres d'indépendance, ça vous dit rien?) et le space opéra (un peu comme dans le manga Gun Frontier). On convie les grands éléments des deux genres à cet hybride débridé: les gunfights, les héros brigands, la musique country, les grands espaces pour le western, les planètes multiples, les batailles navales interstellaires, et l'exploration galactique pour le space opéra. Il y a tous les éléments que j'aime chez Joss Whedon: des personnages géniaux (et des personnages féminins, notamment, jamais en reste), qu'on a envie de suivre, très bien écrits, un scénario plutôt bien ficelé, un bonne dose d'action et d'humour. Bref, après avoir visionné la série, au bout de 14 petits épisodes, j'étais triste de devoir dire au revoir au Serenity.

J'avais donc un a-priori très positif sur le film Serenity, d'abord parce que je brûlais de retrouver son équipage, mais aussi parce que j'étais terriblement frustrée de ne pas avoir eu le fin mot de l'histoire. Du coup, j'étais bien contente de me le mettre sous la dent. Et je n'ai pas du tout été déçue. Le film Serenity est à la hauteur de la série et de mes attentes, et même au-delà de ce que j'attendais. Il conclut magnifiquement l'histoire et est un beau cadeau pour tous les fans. On reprend tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série, en version améliorée: plus de moyens, plus de défis techniques, plus d'action. On peut enfin apprécier à sa juste valeur les talents martiaux de la formidable Summer Glau, (River), qui sont parfaitement mis en valeur par une réalisation très dynamique.


Il est certain que si on le compare à la production cinématographique de science fiction actuel, il est bien évident que Serenity ne fait pas le poids: on est bien loin des budgets explosifs qu'on rencontre dans les block-busters du genre. On est ici sur un petit budget, et un film qui fonctionne surtout sur un scénario béton, beaucoup plus profond (comme toujours avec Whedon) que ne le laisse penser son parti-pris d'Entertainment fun et rigolard. Et quitte à être perdu dans l'espace, j'aimerais bien l'être avec l'équipage du Serenity.








9 commentaires:

  1. Bravo et merci pour cette article ! Je suis fan aussi de la série et du film. Et tu as tout à fait raison de dire que SERENITY conclut avec brio FIREFLY. C'est très attachant parce que les personnages sont bien plus mis en avant que les sfx (qui ne sont pas si mal pour un petit budget).

    Après… pas la peine de s'excuser d'être fan-geek de SF, cela fait parti de toi après tout ;)

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    1. Merci Alain, c'est très gentil! C'est vrai que c'est une très belle conclusion à la série.
      Je ne m'excuse pas vraiment d'être fan-geek (comme tu le dis, c'est dans ma nature), mais j'essaie de ne pas trop virer dans l'ultra-référencé et rester accessible, même à ceux qui ne sont pas forcément versés dans le genre. Je ne suis pas de ceux (on en connaît tous) qui couvent des films et séries trop peu connus comme Golum son précieux (tu vois, c'est plus fort que moi). J'ai envie de les partager avec tout le monde, parce que ce sont loin d'être des œuvres hermétiques, et qu'elles en valent la peine, alors j'essaie de rester compréhensible... ;-)

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    2. Non non, c'était juste pour te taquiner ;) Pour SERENITY et FIREFLY, je trouve qu'ils valent tous les deux d'être redécouverts, surtout en France où ils sont peu (voire pas du tout) connus…

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  2. Bon, c'est terrible parce que je ne connais ni le film ni la série. Quand je dis que je ne connais pas, c'est même de nom :o Je sais que j'habite la campagne mais quand même, qu'est-ce qui m'arrive ?! oO Heureusement que tu es là pour parfaire ma culture parce que là, je crains !

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    1. Au contraire! C'est génial, parce que tu vas pouvoir la découvrir, petite veinarde! Je t'envie, j'aimerais bien les revoir avec des yeux tout neufs!

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    2. Après, plus sérieusement, la série ayant été torpillée par la Fox, le succès du film, en particulier en France, n'a pas été retentissant. Mais les deux ont un joli succès d'estime, tout à fait mérités.

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    3. T'en fais pas Potzi, la série comme le film ne sont pas bien connus chez nous, sauf des fans de SF. Si tu le souhaites, ils sont tous deux dispos sur Netflix ;)

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  3. Je ne connais ni la série ni le film à part de nom.
    De Josh Whedon, j'en suis resté à Buffy dont j'aimais le second degré, même Angel, je n'en ai pas vu beaucoup...

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    1. N'hésite pas à découvrir ses autres séries, Firefly et Dollhouse. il y manie toujours très bien l'humour, mais n'hésite pas à aller encore plus loin dans l'écriture

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