pelloche

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samedi 28 janvier 2017

Le ciné-club de Potzina: Master and Commander: Voyageurs aux longues courses-poursuites




Pour le ciné-club ce mois-ci, c'est moi qui invite! Alors je me suis choisi un thème qui me permettrait de parler d'un film sur lequel j'avais envie d'écrire depuis un bout de temps. Le thème, c'est "Histoire d'eau". Et le film, c'est le beau et trop peu célébré Master and Commander de Peter Weir.

Si vous ne connaissez pas le ciné-club de Potzina, je vous rappelle un peu le principe: à la base créée par la blogueuse Potzina, il a pour but de partager des chroniques ciné sur un thème donné chaque mois, et de découvrir ainsi un max de bons films. Tous les mois, un blogueur ciné participant propose un thème et répertorie tous les articles des bloggueurs participants. Pas de pression, aucune obligation de participer tous les mois, juste une envie de se stimuler les uns les autres. Si vous avez envie de participer, n'hésitez pas à nous retrouver sur notre page facebook, ou à m'envoyer votre article en commentaire de cet article.

Master and commander, c'est donc l'histoire de Jack Aubry (Russel Crowe), Lucky Jack pour les marins qui voient en lui le petit protégé de la déesse Fortuna. Il est capitaine de His Majesty's Ship Surprise, une sublime frégate, qu'il sait diriger comme personne. Comme un James Bond qui aurait troqué son Walther PP pour un canon et son martini pour une flasque de rhum, la couronne britannique lui a confié une mission: capturer ou détruire l'Acheron, un vaisseau corsaire français qui pille les Anglais pour le compte de Napoléon. Nous allons suivre sa traque au plus près de son équipage. Parmi celui-ci, un jeune mousse blessé, un vieux mystique, un "job" qui porte la guigne, de jeunes hommes en colère, et un médecin darwiniste, conseiller et ami de Jack Aubry.

Pourquoi faut-il voir ce film? Parce que mesdames et messieurs, ce n'est pas un, ce n'est pas deux, mais bien 3 films en un que je vous propose avec ce magnifique objet de 138 minutes de pur plaisir cinématographique!

1. Un film d'aventure passionnant
Oui, même un grand film d'aventure. Et des grands films du genre sur la mer, on en voit plus tant que ça.
Mais là, y'a tous les éléments dont on a besoin.


D'abord parce que bon sang, ça dépayse. Je sais pas vous, mais moi, des beaux bateaux, des beaux matelots, des beaux pano(ramiques), et je me sens tout de suite grisée. Le souffle épique de Master and commander est ultra contaminant. A la sortie du film, j'ai dû me refréner sévère pour ne pas foncer dans une agence de voyage et craquer mon compte en banque pour une croisière sans retour, ne pas donner hurler des commandements dans le tram, ne pas catapulter des boulettes de papier au bureau en beuglant "target locked/ armed/ fire!"
C'est le film que j'aurais aimé découvrir à 8 ans, celui que mes parents aurait alors maudit, parce que je l'aurais vu un nombre incalculable de fois, que j'aurais demandé un costume, que j'aurais adopté le catogan, et que nos vacances à la mer auraient été épuisantes.


Ça dure assez longtemps, mais on ne voit pas le temps passer. Tout y passe. Pour les amateurs, y'a un peu de catastrophe avec une scène de tempête ébouriffante, un peu de fantastique avec les histoires d'équipage maudit, de l'exploration aux Galapagos, des chansons de marin, de la chirurgie pas appétissante, et un héros qui lâche rien. En plus, c'est formidablement mis en scène par Peter Weir, un bien étrange réalisateur qui s'est attaqué à tous les styles et qui signe là son meilleur film depuis Picnic à Hanging Rock.

2. Un film d'action qui envoie du mat
Autant vous le dire tout de go: au niveau action, Master and commander, ça poutre sévère


D'abord, il y a la meilleure scène de bataille navale que j'ai jamais vue au cinéma. Et pour moi, au niveau "je saute sur mon siège d'excitation et j'ai la bouche grande ouverte et les yeux qui brillent", la bataille navale ça vient juste après une belle bagarre dans un Wu Xia Pian (et si tu me lis un peu, tu connais ma passion pour les coups de tatane au ralenti). En plus, il n'y a pas une, mais 2 scènes de batailles navales (perso, je préfère la deuxième, mais la première vaut aussi son pesant de rhum arrangé). Ces scènes sont parfaitement scénarisées, chorégraphiées, montées et valent à elles seules la vision de ce film.

Master and commander, c'est aussi l'histoire d'une course-poursuite en bateau. Elle a beau être plus lente qu'en bagnole, elle n'en est pas moins spectaculaire. Le véritable duel entre les deux capitaines du Surprise et de l'Acheron, est d'un suspens haletant. Comment retrouver la trace d'un bateau qui a pris le large et plusieurs jours d'avance? Comment l'aborder stratégiquement? Et surtout, comment obtenir la victoire quand on a face à soi un rival aussi retors que soi-même? C'est un vrai plaisir de voir ces deux maîtres jouer au jeu du chat et de la souris, endossant chacun leur tour le rôle du félin ou du rongeur.

3. Un beau roman d'amitié
"Pas une histoire d'amour-vacances... qui finit dans l'eauuuuuuu"
Ben ouais, j'ai beau être une fille, je suis toujours émue par les bromance et là, je dois dire que c'est une des plus belles que j'ai vue.
Parce qu'en dehors d'être un film foutrement enthousiasmant, Peter Weir se paye le luxe de jouer la carte de l'émotion en suivant une aventure humaine, celle d'un équipage qui doit vivre et travailler ensemble, malgré les avaries, malgré les injustices hiérarchiques, malgré la perte de confiance.


Et dans cet équipage, on se focalise particulièrement sur la relation entre Jack Aubrey, le capitaine et Stephen Maturin, le médecin. C'est une relation basée sur la confiance malgré les divergences d'idées, la reconnaissance mutuelle de deux esprits brillants et l'amour de la musique. Stephen est le grade-fou de Jack lorsque son obsession pour la chasse à l'Acheron menace la sécurité de l'équipage et Aubrey ramène souvent Jack à l'autorité qui pourrait également mettre tout le monde en danger si elle était remise en question. Chacun devient la voix de la raison de l'autre, l'un celle de la raison humaniste, l'autre celle de la raison pragmatique.
Il y aussi de beaux moment de courage, de dignité, de partage et d'héroïsme qui rendent ce film particulièrement attachant. Parce que bon sang, un vrai grand film d'aventure sans bons sentiments (et je n'utilise pas du tout ce terme de manière péjorative, bien au contraire), c'est comme une très belle coque sans voile, ça t'emporte pas.

9 commentaires:

  1. ça poutre sévère. mouhahaha...Connaissais pas.
    Je l'ai vu mais j'avoue ne pas en garder beaucoup de souvenirs. Qu'à cela ne tienne, avec un tel post j'ai GRAVE envie de le revoir. Cela tombe bien ma médiathèque est ouverte le dimanche maintenant. Je file...parce que moi aventure + action qui envoie du mat, je ne résiste pas.
    Bon dimanche!

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    1. J'avoue, j'ai une véritable tendresse pour les expressions bourrine, j'aimerais en faire un dictionnaire ;-)
      Rha, chouette! Toi tu vas passer un bon dimanche!

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    2. Figure-toi qu'il m'a fallu tout ce temps pour récupérer le dvd en médiathèque!SERIOUSLY.
      Pour sûr que ton post a créée un engouement. Clairement l'action et l'aventure sont au rendez-vous et puis les scènes de bataille et la course-poursuite sont incroyables. Je suis complétement d'accord avec toi. Le seul truc en trop pour moi: les scènes où les poteaux jouent ensemble du violon et du violoncelle mais là je chipote un peu...Merci pour la piqûre de rappel!

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    3. Je suis absolument ravie que tu aies tangué avec le Surprise! Oui, c'est vrai que les scènes musicales sont un peu tout much, mais avec moi, les scènes ou les gens se réconcilient en musique, c'est comme les retrouvailles d'un enfant avec ses parents, ça m'émeut n'importe où, même dans une pub pour Herta

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  2. Il faut que je voie ce film. Mon chéri m'en avait dit du bien mais tu m'as bien convaincu. Et j'adore les films d'époque et qui se passent sur la mer. Défi brillament relevé!
    Gros bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!

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    1. Ton chéri a tout à fait raison d'essayer de te convaincre de le voir: je suis sûre que vous aller passer tous les deux un très bon moment!

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  3. Je ne crois pas l'avoir vu... Faut dire que je ne suis pas trop Russel Crowe... Est-ce que j'ai envie de le voir... je ne sais pas...
    Cependant, Peter Weir.... C'est quand même Witness et le cercle des poètes disparus... Deux des plus grands films de mon adolescence et dont je prend toujours autant de plaisir à regarder...
    Cependant si ça vaut son pesant de rhum arrangé... moi je m'arrange bien avec les bouteilles de rhum...

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    1. Si tu n'aimes pas Russel Crowe, je pense que tu peux tout à fait voir le film et passer outre (à part cette bizarre coloration blondinette que j'ai bien du mal à comprendre). Mais si tu as aimé le suspens de Witness et la franche camaraderie du Cercle des Poètes disparus, ça a des chances de te plaire. Mais surtout, si t'as passé ton enfance à jouer au pirate, fonce! Ca manque peut-être de courbes mais sûrement pas de vagues!

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    2. du moment que ça ne manque pas de rhum, arrangé ou pas...

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