pelloche

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dimanche 30 juillet 2017

Le ciné-club de Potzina: Bijoux de famille: The taste of tea




Ce mois-ci, j'hébergeais le ciné-club et je vous ai proposé un thème qui me tient particulièrement à cœ, parce que j'ai remarqué que c'était un de ceux que j'appréciais le plus: celui de la famille. Ce qu'il y a de formidable avec la famille, c'est que c'est un sujet absolument universel et que d'où que viennent les films qui en traitent, cela arrive toujours à me toucher. Peu importe la culture, peu importe le genre, on arrive toujours à se reconnaître dans les rapports des Tannenbaum, des Ménard (un air de famille), des Corleone ou même des affreux, sales et méchants Mazzatella.

Si vous ne connaissez pas le ciné-club de Potzina, je vous rappelle un peu le principe: à la base créée par la blogueuse Potzina, il a pour but de partager des chroniques ciné sur un thème donné chaque mois, et de découvrir ainsi un max de bons films. Tous les mois, un blogueur ciné participant propose un thème et répertorie tous les articles des bloggueurs participants. Pas de pression, aucune obligation de participer tous les mois, juste une envie de se stimuler les uns les autres. Si vous avez envie de participer, n'hésitez pas à nous retrouver sur notre page facebook, ou à m'envoyer votre article en commentaire de cet article.



La famille à laquelle j'ai décidé de m'intéresser ici, c'est la famille Haruno, une famille de doux-dingues japonaise aux membres plus attachants les uns que les autres, du film de Katsuhito Ishii, The taste of tea.

Sous le toit des Haruno, la vie s'écoule comme chez les autres, entre vie commune et destins singuliers, et chacun a ses propres défis à relever. La mère, qui s'est arrêtée de travailler pour élever ses enfants, reprend la tradition familiale du dessin d'animation, épaulée par le grand père de son époux, qui vit chez eux. Ce dernier, un brin excentrique, cherche à aider et faire rire tous les autres membres de la famille. Le père, lui, est un hypnotiseur qui passe ses journées à faire rêver ses clients. Son frère, l'oncle, est un ingénieur du son hanté par une défaite amoureuse et un yakousa couronné d'un étron. Le fils tombe amoureux d'une nouvelle élève arrivant dans son lycée, qui se passionne pour le jeu de go. Enfin, la fillette est victime d'une doppleganger géante qui la suit partout.



Ca ne vous aura pas échappé, le titre de ce film n'est pas sans rappeler l'oeuvre d'un autre très grand observateur de la famille japonaise, Yasujiro Ozu. De lui, on retrouve l'importance du quotidien, le mouvements des rôles familiaux et une belle émotion créée par des petits gestes, des petits riens de la vie de tous les jours. Ishii y ajoute une fantaisie adorable, un monde onirique dément et beaucoup d'humour.

En cela, ce film est véritablement un petit bijou, une petite merveille trop souvent oubliée, une petite pépite pleine de douceur et de malice. 



The taste of tea est un concentré de scènes inoubliables et complètement dingues, un train qui traverse la tête d'un adolescent, la soudaine envie d'un jeune garçon de déféquer dans les bois, un film d'animation taré, un tournesol géant, une chanson chantée à l'eau du bain, une séance familiale d'hypnotisme même pas perturbée par une scène d'anthropophagie, le tabassage d'un dénonceur de femme adultère et surtout, l'enregistrement d'une chanson dont vous ne pourrez jamais plus vous débarrasser et qui, à elle seule, vaut de voir le film tant elle va loin dans le grand n'imp.



Mais c'est aussi un film d'une douceur et d'une sensibilité merveilleuses. On s'attache au parcours de chacun des personnages, aux défis qu'ils se lancent, à leurs rêves et leurs peurs. On a envie de les soutenir dans leurs petites quêtes quotidiennes qui prennent des dimensions vitales, de les voir réussir.

Mais surtout, ce film est une adorable déclaration d'amour à la famille. Comme certains films donnent envie de tomber amoureux, The Taste of tea donne une folle envie de retrouver les siens. Parce que dans les parcours individuels de chacun des membres de la famille, il y a un coup de pouce de la part d'un autre, un encouragement, un sourire, un service rendu en grommelant, mais rendu tout de même, de beaux cahiers de dessin, une tasse de thé. Et ça nous rappelle toujours combien chaque petite victoire ne se gagne rarement seule, et combien on la doit parfois au soutien de nos proches.



6 commentaires:

  1. Tu m'as bien donné envie de tester en tout cas :).

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  2. Ce film semble complétement dingue, effectivement.
    Un peu comme chaque famille qui se respecte, non? ^^
    Encore un film que je n'ai pas vu. C'est dommage car de ce fait cela limite les échanges ici.
    Pour moi par contre, c'est toujours tout bénéf.
    J'élargis mon horizon, je fais de belles découvertes, j'apprends plein de trucs. Merci Girlie Cinéphilie!

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    1. Oui, la famille, c'est toujours une histoire de folie communicative, mais c'est pour ça qu'on l'aime :-)
      Pour les ciné-clubs, j'aime bien de temps en temps, sortir un film un peu passé sous silence, c'est chouette qu'on en reparle un peu à nouveau. Je pense qu'il devrait te plaire

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  3. pas vu celui-ci mais ta description me rappelle "Little Miss Sunshine" encore plus déjanté !!

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    1. Oui, il y a bien un peu de ça, mais en plus onirique peut être, et le road trip en moins

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